Création d’un jardin ludique à l’école primaire

Création d’un jardin ludique à l’école primaire

Ces derniers mois à l’école primaire, un projet de création de jardins potagers pédagogiques, ludiques et écologiques a vu le jour en co-création avec les professeurs de l’école d’agroécologie.

Ce projet vise à sensibiliser les élèves à l’écologie et à l’environnement, tout en les initiant de manière ludique aux pratiques simples du maraîchage. À travers ces jardins et potagers que les enfants dessinent et conçoivent accompagnés par leurs professeurs, ils peuvent ainsi expérimenter, apprendre et s’exprimer en même temps.

rencontre des anciens éléves du l'école du bayon
team building école du bayon
meeting école du bayon

Certains espaces pédagogiques sont conçus de manière géométrique et sont accompagnés de petits écriteaux donnant le nom des formes en anglais et en khmer. L’apprentissage allie ainsi géométrie, jardinage et initiation aux langues, le tout de manière ludique.

Ces jardins potagers ont également pour objectif d’alimenter une partie des besoins de la cantine. Les enfants retrouvent donc dans leurs assiettes les légumes qu’ils ont plantés, vus pousser et récoltés. Les potages sont composés d’aubergines, de haricots, de salades, de riz, d’herbes aromatiques et d’une serre à champignons, de quoi proposer des repas sains et équilibrés lors des repas.

rencontre des anciens éléves du l'école du bayon
team building école du bayon
Ateliers artistiques au sein des écoles du Bayon !

Ateliers artistiques au sein des écoles du Bayon !

Au cours du mois de mars, nous avons eu l’immense joie d’accueillir Gilles, en compagnie de son amie Nathalie, pour des ateliers d’éveil à la création artistique au sein de notre école primaire et école de pâtisserie et boulangerie.

Gilles est un jeune retraité passionné par l’art et notamment la sculpture sur bois et métal. Comme il le dit si bien, “je blesse le métal pour qu’il vive”. Gilles et Nathalie ont travaillé avec nos élèves et étudiantes sur plusieurs projets artistiques.

Tout d’abord, à l’école primaire, le mur de la cantine d’Elodie a été habillé avec des fruits et légumes, et des chiffres en khmer et en anglais ont été dessinés. Ce projet a été discuté avec Vantha, le directeur de l’école, qui souhaitait enrichir ce mur d’éléments éducatifs et pédagogiques. Les élèves peuvent maintenant s’entraîner et pratiquer les deux langues. Ce projet a été réalisé avec les élèves du Grade 1 à 6.

Une fresque au décor naturel a également été réalisée avec l’aide créative de l’équipe pédagogique de l’école qui s’est notamment inspirée de la nature présente au Cambodge et autour de l’école telle que des geckos, une ruche, des oiseaux, des fleurs…

L’aire de jeux de nos élèves a également été repensée, deux nouvelles structures ont été créées à partir de pneus en caoutchouc. Les élèves ont tout d’abord bêché et creusé la terre pour pouvoir fixer les pneus de sorte à créer un parcours ainsi que 2 voitures de courses. Ils ont ensuite pu peindre ces nouveaux bolides aux couleurs du Cambodge !

A côté de cela, les projets réalisés au sein de l’école de pâtisserie et boulangerie ont été réfléchis autour de l’utilisation du bois. Les étudiantes ont pensé en amont à ce que la pâtisserie et la boulangerie représentaient pour elles. Elles ont ensuite dessiné leurs représentations sur des rondins de bois et en ont réalisé des gravures à l’aide d’un pyrograveur. Par la suite, ces créations ont été assemblées pour réaliser une composition dans le jardin de notre Coffee Shop.

En complément, les étudiantes ont laissé place à leur créativité autour d’une thématique “nature”. Elles se sont amusées à peindre des nénuphars, des fleurs, des poissons ou encore des tortues.

Dans une perspective de rénovation et d’amélioration de notre visibilité, le mur qui borde la rue menant à notre Coffee Shop avait besoin d’un bon rafraîchissement. Pour cela, les étudiantes et l’équipe pédagogique de l’école de pâtisserie et boulangerie se sont attelés au nettoyage de celui-ci pour ensuite le repeindre, toujours aux couleurs de l’école ! Nous avons décidé d’y ajouter un peu de fantaisie en y illustrant quelques viennoiseries et boissons proposées au menu de notre Coffee Shop.

Pour Gilles, ces partages avec les élèves et étudiantes sont toujours des moments inoubliables. Comme le disait Charlie Chaplin, “les enfants ont du talent, le tout c’est de le faire apparaître”. Ces ateliers ont permis à nos élèves et étudiantes d’exprimer leurs créativité et talents. Ils et elles sont aujourd’hui fièr(e)s de voir leurs créations exposées au sein de leurs écoles respectives. L’école du Bayon aspire à développer davantage ces activités extra-scolaires dans un objectif de stimuler la curiosité et développer leur capacité à imaginer et interagir.

Encore une fois, nous tenons à remercier Gilles et Nathalie pour leur temps, soutien et investissement à nos côtés. Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine pour de nouveaux projets !

OPEN YOUR EYES : à chacun sa caméra !

OPEN YOUR EYES : à chacun sa caméra !

Pénélope, responsable de la communication depuis un an, a mis en place à l’école primaire un projet autour de la photographie, dans l’idée de partager avec nos élèves sa passion et les faire pratiquer à leur tour. Elle nous explique ce qui l’a motivée à mettre en place cette activité.

Comment est né ce projet ?

Si les enfants d’aujourd’hui ont tous accès à un téléphone et la caméra qui y est intégrée, nos élèves de l’école primaire n’ont que peu d’occasions d’être ceux qui prennent les photos.

Après avoir constaté qu’ils étaient de nombreuses fois pris en photo à leur insu, j’ai eu envie de leur donner l’occasion de s’exprimer sur le monde qui les entoure et de témoigner par eux-mêmes de leur propre réalité.

Pratiquant la photographie depuis de nombreuses années, et particulièrement la photographie argentique, j’ai constaté, avec le temps, que ce médium était un réel moyen d’expression, et qu’une image parle souvent plus que des mots. J’ai eu envie de partager avec eux cette passion qui m’anime et leur apprendre à prendre le temps d’observer autour d’eux ce qui visuellement, permet de raconter une histoire.

La photographie permet souvent de témoigner d’un sujet en particulier et la photographie argentique à ce quelque chose d’unique, car les clichés réalisés ne sont visibles qu’au développement. La surprise des rendus est toujours un moment que j’affectionne particulièrement et j’avais envie de partager cela avec nos élèves !

Quelle est la démarche pédagogique proposée ?

Elèves à la bibliothèque pour l'atelier photographie

Le programme Art, Culture et Sport de l’Ecole du Bayon permet de renforcer la créativité et l’estime de soi de nos élèves. Plusieurs ateliers ont lieu chaque semaine et sont essentiels au bon apprentissage de chacun. Dans l’idée de développer cette curiosité et leur ouverture sur le monde, le projet « Open Your Eyes » (Ouvrez Vos Yeux) est né de cette envie de leur proposer un nouveau champ d’apprentissage et d’expression artistique.

Ayant très peu accès à ce médium dans leur vie de tous les jours, nous voulions leur donner l’opportunité de comprendre ce qu’il est, et de le pratiquer.

L’atelier s’est déroulé en 2 étapes :

Un premier jour de présentation sur ce qu’est la photographie et son mode de fonctionnement. Les bases à savoir avant de réaliser un cliché (la lumière ? le cadrage ?) et les différences entre les appareils numériques et argentiques (qu’est ce qu’une pellicule et comment cela fonctionne ?).

C’était aussi l’occasion de leur faire découvrir certains noms de photographes cambodgiens réputés pour leurs clichés à travers le pays. Cela permet à nos élèves de s’identifier à ces personnes et d’avoir en tête l’idée qu’ils peuvent eux aussi, à leur tour, raconter une histoire grâce à des images.

La deuxième partie de l’atelier consiste à donner à chaque élève un appareil photo jetable, avec quelques idées de thème leur permettant de s’exprimer librement sur leur vision du monde. Cette approche a pour objectif de mettre en lumière le contexte dans lequel ils vivent, en les laissant s’exprimer sur leur vie quotidienne et comment ils la perçoivent eux-mêmes.

Atelier photographie avec les élèves
Slide expliquant la position de la lumière
Davann présente l'atelier aux élèves

Qu’attends-tu des résultats ?

Une fois scannées et développées, l’objectif est de demander aux élèves d’expliquer leurs clichés et l’histoire qui s’y cache derrière.

Chaque élève a pu réaliser une trentaine de photographies et nous espérons avoir de jolies surprises !

Au-delà des photographies réalisées dans la cour de l’école, j’espère avoir des images de leurs familles et de leurs villages, pour ainsi avoir une représentation de leur vie au quotidien. Ces enfants ont grandi dans l’enceinte des temples d’Angkor et connaissent ce terrain mieux que quiconque : ils sont donc les plus aptes à le photographier ! Je suis curieuse de cette réalité-là, et j’espère qu’ils seront suffisamment à l’aise pour nous expliquer ce que représente leurs images. Je sais aussi que certains avaient pour envie d’aller se promener dans les temples. Je me demande de quelle manière ils les perçoivent. Pour eux, ces temples sont simplement un lieu de vie plutôt qu’une attraction touristique mondialement connue. J’espère surtout que les images seront lisibles car je sais qu’au début, nombreuses sont celles trop sombres ou surexposées.

Comment le projet a été mis en place ?

Pour réaliser ce projet, j’ai cherché des partenaires au Cambodge, car je sais qu’ils sont peu à pratiquer la photographie et je trouvais cela pertinent de travailler avec des entreprises locales.

Il y a notamment le laboratoire a qui j’envoie mes pellicules personnelles, We Film Lab, à Phnom Penh. La qualité de leur développement a toujours été très bonne et j’aime leur approche et leur communication sur leurs réseaux.

Ensuite, il y a aussi Rob Thort, que j’ai découvert sur Instagram. Ce compte bénéficie d’une grande visibilité et se définit comme une communauté destinée à promouvoir la photographie au Cambodge. L’idée est de rendre accessible cette pratique : ils ont régulièrement des appareils photos à vendre et propose aussi de nombreuses pellicules. J’aime cette idée d’offrir à tous la possibilité de pratiquer la photographie, que ce soit en amateur ou en professionnel. Tout est toujours bien expliqué et présenté, et je me suis dit que notre projet trouverait sûrement sa place auprès d’eux.

J’ai ainsi échangé avec eux, et ils ont tout de suite étaient très enthousiastes et ont trouvé l’idée pertinente. Rob Thort contribue au projet en nous fournissant les 35 appareils photos jetables et We Film Lab prend en charge le développement des images. C’est donc grâce à eux que je peux aujourd’hui porter le projet à l’école, et je les remercie grandement pour leur soutien.

Ronouch, coordinatrice du programme Social et Santé : un rôle clé auprès de nos bénéficiaires

Ronouch, coordinatrice du programme Social et Santé : un rôle clé auprès de nos bénéficiaires

Ronouch est la nouvelle coordinatrice du programme social et de la santé à l’école primaire. Elle nous raconte son quotidien et les actions qu’elle mène tout au long de l’année et notamment la visite annuelle des familles.

Quelles sont les principales actions que tu mets en œuvre à l’école primaire ?

Distribution Kits d'Hygiènes Ecole primaire

À l’école primaire, je m’occupe de plein de choses différentes. Je participe notamment aux conseils de classe qui ont lieu chaque trimestre pour faire le point sur les besoins de chaque élève et les résultats des évaluations. Je m’occupe aussi du suivi de santé et d’hygiène de chacun (Gestion du budget annuel pour l’achat des kits d’hygiène, gestion de la distribution des kits, travailler avec les cliniques et hôpitaux partenaires, faciliter et organiser le séjour des enfants qui se font soigner en dehors de la province de Siem Reap).

Je soutiens et stimule la bonne fréquentation scolaire des élèves en effectuant un contrôle régulier des absences et je les encourage dans leur apprentissage en essayant de trouver une solution plus professionnalisante si l’élève ne veut plus venir à l’école.

Mon rôle est également de superviser et de coordonner le recrutement des élèves de l’école primaire du Bayon (collecter les candidatures, sélectionner les élèves), d’assurer la visite annuelle des familles (créer un planning de visite au domicile des familles, remplir la base de données, assurer un compte-rendu avec l’équipe de l’école primaire), d’engager les familles dans le processus de scolarisation de leur enfant par le biais de réunions, d’ateliers et de soutien alimentaire ou médicamenteux lorsqu’elles en ont besoin.

Peux-tu expliquer en quoi consiste la visite annuelle des familles qui a lieu chaque année ?

Nous réalisons la visite des familles une fois par an. Au cours de l’année académique 2021-2022, nous avons 253 élèves et 184 familles qui ont en moyenne 2 enfants dans notre programme. L’objectif de cette visite est d’en savoir plus sur la situation familiale de nos bénéficiaires et sur son évolution afin de déterminer leur niveau social pour la nouvelle année scolaire. A la fin de toutes les visites, une réunion avec toute l’équipe est organisée pour présenter la situation sociale de chaque famille et ainsi établir un niveau social.

Quelles sont les questions posées pour déterminer ce niveau social ?

Nous avons 6 catégories de questions à poser à chaque famille pour pouvoir analyser au mieux quel va être leur niveau social.

Tout d’abord, nous leur posons des questions sur la famille, combien y’a-t-il de membre dans la famille actuellement, y-a-t-il eu des naissances ou des décès ? Ont-ils un emploi actuellement et si oui, quel est-il ? Les membres de la famille sont-ils en bonne santé ?

Ensuite, viennent les questions concernant le logement et leurs différents biens, pour savoir avec quels types de matériaux sont construites leurs maisons ? Comment est leur installation sanitaire ? Comment ont-ils accès à l’eau ? Ont-ils accès à l’électricité ? Est-ce qu’ils ont leur propre champ ou terrain à côté de leur habitation et quel est le prix ? Quelle est la taille de leur maison et du terrain ? Combien ont-ils de motos ? Ont-ils des animaux ? Possèdent-ils une voiture, un tracteur ou tout autre véhicule ?

Enfin, viennent les questions concernant les revenus et les dépenses. Nous cherchons à établir une moyenne de leurs biens matériels et financiers qui nous permettent, à la fin de la visite, de faire correspondre ces réponses à nos critères et donc d’évaluer leur niveau de vie actuel.

Comment se déroule chaque visite ?

Ronouch en visite chez une famille

Tout d’abord, nous devons établir un planning des visites annuelles avec la date et l’heure. Nous essayons toujours de regrouper les visites des familles qui habitent dans le même village. Trois à quatre visites sont prévues par demi-journée et nous nous rendons au sein de chaque domicile de chaque famille. Après avoir terminé la visite des familles, nous présentons les résultats lors d’une réunion d’évaluation pour discuter du niveau social de chaque famille et informer chaque membre de l’équipe de la situation de chacune d’entre elles.

Qu’est ce qui est le plus challengeant lors de ces visites ?

Comme les familles sont toutes éparpillées dans des villages autour des temples d’Angkor, il est parfois difficile de se souvenir de l’endroit où vivent nos 184 bénéficiaires tout en sachant qu’elles n’ont pas d’adresses postales. La région des temples est une immense forêt dont le terrain n’est pas toujours simple à maîtriser. Il faut donc du temps pour mieux les connaître et toujours les prévenir de notre visite en amont.

Quels sont les moyens par lesquels les familles peuvent te contacter pour signaler une situation compliquée ?

Lors de ma prise de fonction en tant que coordinatrice du programme social et de la santé à l’école primaire, je me suis présentée auprès de chaque famille et je leur ai donné un numéro pour me contacter à tout moment. Si je ne suis pas joignable, la famille peut toujours joindre l’équipe de l’école primaire qui me transmettra l’information.

La place de l’art dans l’éducation: un élément indispensable ?

La place de l’art dans l’éducation: un élément indispensable ?

À l’École du Bayon, nous sommes convaincus que l’accès à une éducation de qualité passe également par la pratique d’activités extra-scolaires, faisant partie intégrante de l’éveil et du développement de l’enfant.

C’est pourquoi, nous offrons aux élèves de l’école primaire une ouverture sur les arts et la culture dès le grade 1, auxquels ils n’ont pas accès via leurs familles : cours d’arts plastiques, cours de danse et de marionnettes traditionnelles, sorties culturelles. 3 heures par semaine sont dédiées à la pratique d’une activité physique ainsi qu’à l’éveil culturel et artistique.

Des jeux éducatifs et des livres sont également mis à leur disposition à la bibliothèque pour leur donner le goût de la lecture.

Pourquoi est-il important d’encourager l’enseignement de l’art à l’école ?

Théâtre d'ombres à l'école primaire

La présence d’activités artistiques à l’école stimule l’engagement de l’élève dans sa réussite scolaire, accroît son implication et sa motivation en classe et c’est également un élément important de développement du sentiment d’appartenance à son milieu. De plus, l’art permet aux élèves les plus en difficultés, d’obtenir davantage d’autonomie, de pouvoir s’exprimer librement et de découvrir de nouvelles compétences.

L’art sous toutes ses formes, offre ainsi la possibilité aux élèves d’exprimer leur créativité et d’apprendre à travailler en équipe tout en s’amusant.

L’arrivée du programme Art Culture et Sport à l’ École du Bayon

Débuté en 2018, le programme Art, Culture & Sport vise à renforcer la créativité, la confiance en soi et la capacité de réflexion personnelle des élèves de l’école du Bayon.

Des sorties scolaires sont également organisées pour permettre aux élèves de visiter des lieux qu’ils n’auraient jamais eu l’occasion de découvrir dans un cadre familial. C’est une opportunité pour eux d’enrichir leur connaissance et d’apprendre différemment.

Enfin, des cours de sport sont dispensés chaque semaine pour développer des aptitudes qui ne sont pas enseignées dans les autres cours.

À travers ce programme, l’école souhaite éveiller la curiosité des élèves et enrichir leur culture personnelle, valoriser et reconnaître la culture khmère et encourager les valeurs de respect de soi-même et des autres.

Enfants de l'école primaire qui jouent au foot
Danse APSARA à l'école primaire
Enfants de l'école primaire à la ferme aux papillons

Afin de valoriser les symboles de la culture khmère, l’école du Bayon a mis en place des cours de musique, danse et marionnettes traditionnelles khmères.

Le Cambodge est le berceau d’une des cultures les plus riches du Sud-Est asiatique. Les arts cambodgiens tels que la musique, la danse, le théâtre remontent à des temps très anciens et notamment pendant la période de l’empire Khmer (802 – 1431) sous l’influence de l’hindouisme et du bouddhisme.

Cependant, pendant la période Khmer Rouge, toute forme d’art a disparu du fait de la brutalité de ce régime communiste qui interdisait la pratique d’activités.

L’art cambodgien doit donc fleurir à nouveau et l’école du Bayon participe à la transmission de ces symboles importants de la culture grâce à des cours d’instruments khmer, des cours de danse APSARA et des cours de théâtre d’ombres khmer.

Enfants de l'école primaire qui jouent de la musique

Au Cambodge, la musique rythme les cérémonies, fêtes ou rites à l’aide d’instruments traditionnels. Notre professeur de musique Phlong Poeun apprend à nos élèves à jouer de ces divers instruments khmers comme le Tro Saun, une vièle verticale à deux cordes au corps en bois dur, le Takhe ou Krapeur, une cithare posée sur le sol à frettes et à 3 cordes en forme de crocodile ou encore des percussions.

L’art incontournable de la culture khmère, sont les danses traditionnelles Apsara. Autrefois exclusivement réservées aux rois et à leurs cours, ces danses envoûtantes trouvent leur origine du côté de l’Inde. Les apsaras seraient des nymphes issues du barattage de l’océan de lait qui est à l’origine de l’univers, selon la religion hindouiste. Cet art est enseigné à l’école primaire, aussi bien aux filles qu’aux garçons, grâce à nos deux professeurs San Theany et Run Marin.

Danse APSARA à l'école primaire
Théâtre d'ombres à l'école primaire

Le théâtre d’ombres au Cambodge, « Sbek Thom » en Khmer, est inscrit, depuis 2008, à l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Il met en scène des marionnettes plus ou moins grandes (pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de haut), fabriquées en cuir de vache ciselé. Considéré comme un art sacré durant la période angkorienne, les représentations de marionnettes n’étaient à l’époque données que lors d’événements célèbres (nouvel an Khmer, anniversaire du roi et vénération des personnages illustres). Aujourd’hui, le Skeb Thom a dépassé ce cadre purement rituel pour devenir un symbole à part entière de la culture artistique khmère. A l’Ecole du Bayon, notre professeur Keo Kea est en charge de  faire perdurer cette tradition auprès des enfants.

Notre objectif est ambitieux : donner une représentation de tous ces enseignements artistiques à la fin de l’année scolaire.

Les activités périscolaires à l’école primaire du Bayon: Rendre ludique l’apprentissage

Les activités périscolaires à l’école primaire du Bayon: Rendre ludique l’apprentissage

Quels types d’activités sont mises en place au sein de l’Ecole du Bayon ? Quelles est la valeur/dimension pédagogique de ces activités ?

Les activités mises en place dans notre école primaire sont principalement des activités culturelles ou sportives. Elles permettent aux enfants de découvrir des lieux, des pratiques, des activités qu’ils n’ont jamais faites. Habitant principalement dans l’enceinte des temples d’Angkor et aux alentours, nos élèves n’ont pas souvent l’occasion de sortir de cette zone et de visiter en profondeur la ville de Siem Reap. Par la mise en place de ces activités, nous cherchons à rendre concret et ludique leur apprentissage théorique en visitant par exemple des musées sur l’histoire du Cambodge ou sur l’histoire des temples. Mais aussi en visitant des fermes de soie, de papillons, de lotus, ou en allant à la rencontre d’ONG spécialisées dans la formation de rats ou de chiens démineurs, dans les arts du cirque et de danse khmère.

Chaque activité est pensée pour apporter de nouvelles connaissances aux enfants, développer leur culture générale mais aussi pour les distraire et pouvoir sortir du cadre de l’école.

Jusqu’à maintenant, nos élèves ont eu l’occasion de découvrir :

  • Apopo, un centre de rats démineurs
  • Senteur d’Angkor, un atelier d’artisanat cambodgien
  • Bayon Pastry School, un cours de pâtisserie avec nos élèves
  • Silk Farm Project, une ferme de soie
  • Khmer ceramic, un cours de poterie
  • Angkor zip line, une tyrolienne dans la forêt
  • Lotus farm, une ferme de lotus
  • Mini khmer Historical Museum, l’histoire du Cambodge
  • Butterfly farm, une ferme de papillons
  • Phare circus, un spectacle d’acrobaties

A quelle fréquence ces activités ont-elles lieu ?

Depuis la reprise des activités en Février 2022 elles ont lieu 2 fois par mois en moyenne. Nous séparons les classes en deux groupes (environ 15 élèves) et alternons d’une activité à l’autre pour qu’à la fin de l’année, les élèves puissent avoir participé à deux activités minimums.

Comment réagissent les enfants face à ce type d’activités ?

Les enfants sont toujours très heureux de quitter l’enceinte de l’école et de prendre un tuk tuk pour découvrir l’activité qui les attend. Ils sont très attentifs au trajet et à ce que l’on peut apercevoir sur la route car depuis 2 ans, avec la crise du Covid, toutes les activités ont cessées. La plupart d’entre eux n’ont pas encore eu la chance de quitter l’école pour découvrir une autre activité, ce qui les rend encore plus enthousiastes.

 

« Les enfants découvrent et vivent des expériences qu’ils n’ont et n’auront jamais l’occasion de faire dans leur vie de tous les jours. Ils apprennent l’histoire des lieux qu’ils visitent, comment et pourquoi ce lieu a-t-il été créé. Les activités extérieures permettent aux élèves de découvrir ce à quoi ressemble la vie en dehors de leurs villages, de vivre des expériences par leurs propres yeux, leur toucher, leur goût et leur odorat. De plus, ces lieux leur permettent de développer leur imagination et de leur faire réaliser toutes les possibilités qui s’ouvrent à eux. » Sokhea, responsable des activités.

Travaillez-vous avec des partenaires locaux pour l’organisation de ces activités ?

Nous travaillons exclusivement avec des ONG basées à Siem Reap. Nous les contactons pour leur demander de nous accueillir gratuitement, en nous faisant une visite de leur site, ou une activité manuelle en lien avec leur programme. Au fil des années nous établissons de forts liens avec ces ONG qui pour certaines, nous accueillent tous les ans !

 

Cependant, depuis la crise du Covid, plusieurs ONG ont fermées ou bien ne peuvent plus nous accueillir gratuitement, et cela devient de plus en plus compliqué pour trouver des sorties. Les touristes étant pour la plupart leur source de revenus ; sans leur venue, les ONG ont du mal à faire perdurer leurs activités, et donc à accueillir gratuitement des organisations comme la nôtre.

Écrit par Elisabeth Demaegdt, volontaire à l’Ecole primaire.