Pédaler pour l’égalité : 5000km à travers l’Europe

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Hello ! Je m’appelle Diane Robert, j’ai 21 ans et je viens de terminer un Bachelor en Sciences Politiques à l’Université de McGill, à Montréal. 

D’où t’es venu ce projet de traverser l’Europe en vélo ? Quel est ton itinéraire ? 

Depuis que j’ai commencé mes études à McGill, j’avais prévu de faire une année de césure après mon Bachelor pour découvrir de nouveaux pays et de nouveaux projets. Je n’avais pas de plan précis car je voulais m’offrir la possibilité de dépasser mes limites et m’adapter aux circonstances. Avec le Covid, l’idée de partir toujours plus loin à été substituée par l’envie de prendre le temps de découvrir plus en profondeur des endroits plus proches. Ceci, combiné à la soif de liberté et de rencontres, m’a donné l’idée de découvrir l’Europe méditerranéenne à vélo. 

Pourquoi avoir décidé de s’engager dans un projet associatif ?

Je voulais que mon projet ne soit pas qu’un enjeu personnel, mais qu’il ait aussi une influence positive autour de moi et qu’il soit utile à d’autres. Étant particulièrement investie sur les questions d’égalité femmes-hommes, je voulais porter un projet ayant un impact concret dans ce domaine et apporter mon soutien à une ONG soucieuse de cet équilibre. Par la sensibilisation, l’éducation et la récolte de fonds, j’avais envie  de participer à l’amélioration de la situation économique et sociale de certaines femmes tout en ouvrant le débat sur ces enjeux à ceux qui m’entourent au quotidien. 

Pourquoi as-tu choisi l’Ecole du Bayon ? 

Je voulais avant tout que les fonds récoltés aillent à une association dont je connaissais le nom et l’efficacité. J’appréciais particulièrement le travail de l’École du Bayon et l’accent qu’elle met sur l’éducation, moyen le plus efficace pour moi d’avoir un impact à court, moyen et long terme sur les individus et la société toute entière. Au sein de l’École, un projet a particulièrement résonné avec mes valeurs et engagements. Votre  École de Pâtisserie et Boulangerie permet à des jeunes femmes cambodgiennes issues de milieux défavorisés et vivant dans la région des temples d’Angkor d’avoir accès à une éducation de qualité et de favoriser leur insertion professionnelle à la fin de la formation. De plus, j’avais eu la chance de visiter vos locaux lors d’un séjour au Cambodge et j’avais été touchée par votre volonté de rester toujours proches des enfants, jeunes, et familles que vous supportez au quotidien.

A quoi vont servir les fonds récoltés ?

L’objectif est de récolter 2500 euros, une somme qui correspond à la formation complête d’une jeune femme au sein de l’École de Pâtisserie et de Boulangerie du Bayon. Ce montant comprend à la fois le logement et la nourriture de l’élève, ainsi que tous les cours et dépenses liées aux stages, les fournitures scolaires et uniformes, un vélo pour assurer ses déplacements, et enfin, les allocations mensuelles.

 

Pourquoi t’engager sur la question de l’inégalité des genres ? Que penses-tu pouvoir apporter ? 

D’abord, c’est l’un des thèmes qui touche la plus grande proportion de la population. De plus, c’est un thème qui est souvent mal compris ou mal interprété, ce qui entraîne des débats souvent mal documentés et donc contre-productifs. Pour moi, l’égalité est la justice la plus élémentaire. Les cours que j’ai pris à ce sujet m’ont permis de former une pensée claire et critique et de croire qu’un changement est possible, par l’action mais aussi par la réflexion. Je crois que s’il est nécessaire d’améliorer les situations des personnes les plus vulnérables à ce sujet, il est tout autant crucial d’élever un débat constructif au niveau sociétal afin de faire évoluer certaines mentalités. J’espère qu’en partageant des ressources de qualité et qu’en prenant le temps d’écouter diverses opinions, je pourrais améliorer mes connaissances sur le sujet, promouvoir cette remise en question dans l’esprit de nouvelles personnes, et présenter ou soutenir des propositions concrètes allant dans ce sens. C’est pourquoi je souhaite demander à un maximum de personnes rencontrées sur ma route : selon vous, sur quoi faudrait-il travailler en priorité pour réduire les inégalités femmes-hommes ?

L’égalité est la justice la plus élémentaire.

Selon toi, sur quoi faudrait-il travailler pour réduire les inégalités hommes-femmes ?

L’éducation. Je pense qu’il faut avant tout observer la société en prenant en compte les différences de genre afin de dé-normaliser et dé-banaliser certains phénomènes. Par exemple, il n’est pas normal qu’une femme ne se sente pas en sécurité dans les lieux publics simplement parce qu’elle est femme; et le harcèlement de rue ne devrait pas être perçu comme normal et inévitable lorsqu’une femme sort. De même, il n’est pas normal qu’une femme n’ai pas les mêmes chances d’accès qu’un homme  à une éducation de qualité,  à un emploi stable et à la sécurité. Pourtant, ces inégalités existent. Je considère que le premier pas est celui de la reconnaissance des inégalités, l’étude de leurs sources et de leurs conséquences, pour espérer trouver des solutions permettant de les réduire, voir, de les effacer. C’est ce que j’essaie de faire en communiquant personnellement sur le sujet et en témoignant mon engagement auprès de projets comme ceux de l’École du Bayon. 

Qu’aimerais-tu découvrir ou apprendre pendant ce voyage ? 

Pendant ce voyage, j’aimerai découvrir les multiples cultures européennes, diverses et variées, mais pourtant si proches de chez moi, en prenant le temps de traverser les pays et de dormir chez leurs habitants. J’aimerais apprendre d’eux, de leurs réflexions sur leur société et sur ces questions que je me pose. J’aimerais aussi grandir, apprendre sur moi, de mes erreurs et mes succès, me confronter aux difficultés et observer comment j’y fais face.

Pourrons-nous te suivre lors de ton périple ? 

Oui bien sûr ! Je partagerai mes aventures sur ma page Instagram (dianerobert8) et vous préparerai quelques autres petites surprises. J’ai hâte de vous montrer mes découvertes et j’espère pouvoir ainsi vous faire découvrir un peu plus l’Europe Méditerranéenne, l’École du Bayon et la vie en solo à vélo! 

À très très vite !

Pour soutenir Diane dans son aventure, c’est par ici : https://www.helloasso.com/associations/l-ecole-du-bayon/collectes/pedaler-pour-l-egalite 

Coffee Shop : une alternative au don

 

En 2014, l’école de pâtisserie et de boulangerie de l’Ecole du Bayon voit le jour. A l’époque, notre première promotion est composée de 10 jeunes femmes, toutes issues de milieux défavorisés dans la province de Siem Reap. La première année de notre formation se terminant avec succès, il nous semblait dès lors essentiel de faire perdurer cette formation, et d’augmenter nos capacités pour la rendre accessible à un plus grand nombre de jeunes femmes et familles dans le besoin. L’idée était donc de réfléchir ensemble par quels moyens nous pouvions pérenniser cette formation professionnelle sur le long terme.

En 2015, le Coffee Shop de l’école de pâtisserie ouvre ses portes, avec pour objectif premier de contribuer au financement de la formation des étudiantes de l’école de pâtisserie. Chaque jour sont produits toutes sortes de pâtisseries, de viennoiseries et de pains. Les recettes minutieusement pensées par notre chef Khmer Sokhoeurn Morn, également directrice de l’école de pâtisserie, sont réalisées par l’équipe de production composée principalement par d’anciennes étudiantes de l’école.

Les étudiantes quant à elles, reçoivent un enseignement presque quotidien au sein des deux laboratoires : la pâtisserie et la boulangerie. Elles apprennent également, grâce au coffee shop, les bases du service en salle.
Depuis son ouverture, le coffee shop n’a cessé de grandir et peut désormais recevoir 30 personnes. Il est d’ailleurs aujourd’hui l’un des plus réputés de la ville pour ses pâtisseries et viennoiseries mais surtout pour son cadre. Ce « petit coin de paradis », est à l’abris du brouhaha de Siem Reap et de sa fameuse rue « pub street » qui grouille de touristes a toutes heures du jour et de la nuit. Pour suivre la cadence des clients, le coffee shop compte maintenant 3 serveuses et 3 jeunes filles sont à la production en tant que commis de cuisine.

terrasse extérieure d'un coffee shop

Pour résumer, l’ensemble des ventes du coffee shop réalisées à partir de l’année scolaire 2016-2017, ont permis d’autofinancer l’école de pâtisserie à 47%, une moyenne établie sur les 3 dernières années révolues. Avec, pour la première fois depuis l’ouverture du coffee shop, une part d’auto-financement à plus de 50% pour l’année scolaire 2018-2019.
Au total, 23 étudiantes ont pu bénéficier gratuitement de notre formation en boulangerie et pâtisserie grâce au chiffre d’affaire dégagé avec le Coffee Shop !

Une autre belle manière de s’engager auprès de notre association, une alternative au don : une pâtisserie pour une bonne cause !
plusieurs gateaux sur un étal

 

Le coffee shop compte aussi comme clients des restaurants, hôtels et spas de Siem Reap. Avec une dizaine de clients réguliers, nous sommes à ce jour capables de livrer quotidiennement différentes variétés de pains et pâtisseries aux quatre coins de la ville. On retrouve parmi eux Bodia Spa, les hôtels Mémoire, Maison Polanka ou encore Sala Lodges et les restaurants Bakong, Georges Rhumerie ou Le Bel Air.

UN NOUVEL ESPACE DE TRAVAIL POUR L’ECOLE DE PÂTISSERIE

UN NOUVEL ESPACE DE TRAVAIL POUR L’ECOLE DE PÂTISSERIE

 

 

 

La Bayon Pastry School a entamé sa sixième année d’existence et a accueilli 26 nouvelles étudiantes. Le lieu a bien évolué et la formation est aujourd’hui très professionnelle et reconnue à Siem Reap.Avec notre expérience, nous gagnons en notoriété et nos étudiantes trouvent facilement un emploi à la sortie de l’école. En cinq ans, 86 étudiantes sont sorties diplômées et travaillent dorénavant avec un emploi stable.

Et maintenant ? Nous voulons grandir, améliorer notre espace de formation et la qualité de nos pains. Les étudiantes sont principalement formées à la pâtisserie, mais nous voulons améliorer la formation en boulangerie. Nous avons donc décidé de créer un nouveau laboratoire de boulangerie, destiné à la formation des étudiantes.
travaux de rénovation

Laissons la parole à Sokhoeurn, notre directrice de l’école :

Quels sont les objectifs de ce nouvel espace ?
Le premier objectif est de disposer d’espace supplémentaire pour recruter plus de 25 étudiantes par promotion. D’autre part, nous nous sommes jusqu’ici principalement concentrés sur la pâtisserie ; le matériel que nous utilisons est moins adapté à la boulangerie et nous souhaitons donc investir pour avancer dans cette voie.

Qu’est ce qui change par rapport à l’ancien pastry lab ?
Au-delà de l’espace gagné, l’évolution principale est liée aux normes d’hygiène. Avec ce nouvel espace, nous pourrons nous mettre aux normes et respecter au mieux les règles sanitaires et de sécurité alimentaire internationales.
Des étudiantes travaillent dans un laboratoire de cuisine
Avez-vous investi dans du matériel spécifique ?
Nous avons investi dans des petits équipements, indispensables pour la boulangerie mais aussi dans un laminoir (machine pour les pâtes), des mixers à spirale et un four.
La chose dont je suis le plus satisfaite est l’investissement dans une chambre froide qui va nous permettre de mieux gérer les stocks. Ces recommandations ont été faites par nos partenaires de Lesaffre et Arizta qui nous suivent sur ce projet.

Quels sont les plans pour le futur ?
Nous voulons améliorer la qualité de nos pains et les faire connaître sur Siem Reap. Nous voulons que les étudiantes comprennent pourquoi le pain est si important. C’est comme le riz au Cambodge que nous mangeons à chaque repas !

Un grand merci à l’ensemble de nos sponsors sans qui ce projet n’aurait pas pu exister : Aryzta, Fondation Sodebo, Lesaffre, Kitchen Aid ; sans oublier les nombreux donateurs qui ont notamment donné en hommage à Irene Meister.
Des étudiantes dans une cuisine

 

 

The Bayon Pastry School has begun its sixth school year with a new intake of 26 students. The site has been transformed from its modest beginnings and the training programme is now highly professional and well known in and around Siem Reap.Our experience has led to a growing reputation and our students find jobs easily once they have finished the programme. Over the last 5 years, 86 students have graduated and found stable jobs.

What’s next? We want to grow and improve our training site as well as the quality of our bread. Our students are trained mainly in pastry but we want to develop our bread-making programme. With this in mind, we have decided to create a new baking laboratory for use by our students.
travaux de rénovation

Let’s find out more from Sokhoeurn, the head of the Pastry school:

What are the objectives of this new work space?
The main objective is to extend our premises to allow us to recruit more than 25 students per intake. In addition, up until now, we have concentrated on pastry and the equipment we use is not particularly adapted to bread-making. We would therefore like to invest in more specialised equipment for this new programme.

What has changed compared to the old pastry lab?
Apart from giving us more space, the major improvement has been made in reaching required standards of hygiene. With this new work space, we will be able to operate in compliance with international standards of hygiene and food safety.

Des étudiantes travaillent dans un laboratoire de cuisine

Have you invested in specific equipment?
We have invested in the small equipment which Is essential for break-making, as well as a dough-making machine, spiral mixers and an oven. I am particularly proud of the investment in the cold storage room which will enable us to manage our stock better. These recommendations were made by Lesaffre and Arizta, our partners on this project.

What are your projects for the future?
We would like to improve the quality of our bread and then promote it in Siem Reap. We want our students to realise how important bread is; they need to understand that it is the equivalent of the rice that we eat with every meal in Cambodia!

A very big thank you to all our sponsors, this project could not exist without your loyal support : Aryzta, Fondation Sodebo, Lesaffre, Kitchen Aid ; and not forgetting severals donators who gave in honor of Irene Meister.

Des étudiantes dans une cuisine

 

 

UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS A L’ÉCOLE DU BAYON

UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS A L’ÉCOLE DU BAYON

Une année de plus s’achève à l’Ecole du Bayon… Et à peine terminée, une nouvelle promotion d’étudiantes a rejoint la formation tandis que 19 petites têtes brunes ont rempli les bancs vides de la classe de maternelle. La vie d’une école est ainsi : certains vont de l’avant et laissent la chance à d’autres d’intégrer notre structure. Ça bouge et c’est tant mieux ! Des envies émergent, les idées fusent, les choses se concrétisent, les équipes se motivent et de nouveaux projets voient le jour…

 enfants de maternelle et leur professeure

L’année scolaire 2018/19 avait démarré à l’école primaire avec une grande réforme du système d’enseignement suite aux recommandations apportées par Rodrigo et Anaïs venus réaliser un audit de notre système pédagogique. Un nouveau directeur a été recruté et l’équipe des professeurs a été renouvelée pour favoriser les pleins temps et ainsi des plages horaires disponibles pour mettre en place des cours de soutien pour les élèves en difficultés. Deux bâtiments ont ouvert leur porte : une classe informatique, destinée aux élèves des grades 5 et 6, ainsi qu’une bibliothèque avec plus de 400 références de livres en khmer. Une toute nouvelle cantine ainsi qu’un système de gestion des eaux flambant neuf ont été inaugurés. Ces investissements n’ont été possibles que grâce au précieux soutien de nos sponsors et de nos généreux donateurs. Sans eux, nous n’irions pas aussi loin. Un grand MERCI !

2 personnes posent

Nos étudiants du secondaire ont poursuivi les rencontres métiers mensuelles avec des professionnels qui sont venus présenter leur profession. Créatrice d’une marque de bijoux, RH dans une agence de voyage, comptable dans une ONG, manager dans un hôtel : des métiers divers qui leur parlent et leur permettent de se projeter dans un avenir professionnel finalement pas si lointain. Ils ont aussi eu cette année la chance de participer à un échange interculturel riche en émotions avec des étudiants du lycée français de Singapour.
Les potagers du Bayon n’ont jamais autant produit puisque cette année, la cantine a été alimentée à 80% en légumes produits localement et de façon écologique, dans les jardins des 8 familles impliquées dans le projet. Chaque jour, 25 kg de légumes arrivent en moto, tuktuk ou même en vélo à la première heure pour permettre à nos cuisinières de préparer le repas des 250 élèves qui débutent leur déjeuner dès 11h pour les plus jeunes. Maintenir la motivation des familles est un défi de taille ! Le métier de maraîcher est une entreprise du quotidien et ne permet pas de repos. Nous avons, cette année, équipé chaque famille d’un système d’arrosage automatique, leur permettant de dégager du temps pour d’autres activités : désherber, récolter, traiter les maladies, etc.

agricultrice dans son champ

A l’école de pâtisserie, la cinquième promotion d’étudiantes a permis de remettre un diplôme à 21 jeunes filles parties fin août dernier vers un avenir professionnel sécurisant dans les hôtels de Siem Reap ou de Phnom Penh et/ou dans des boulangeries-pâtisseries en recherche de main d’œuvre qualifiée. Arrivées fin septembre 2018, les étudiantes que nous avons connues ne sont plus les mêmes. Timides, réservées et très peu sûre d’elles en début de formation, elles repartent confiantes et forte d’une compétence qu’elles peuvent et savent mettre en avant. Nous sommes vraiment dupés par leur capacité d’apprentissage en 12 mois seulement !

5ème promotion de l'école de pâtisserie

La nouvelle promotion accueillie fin août 2019 a fait ses premiers pas dans le tout nouveau Bakery Lab que nous venons d’inaugurer et qui va nous permettre de former plus et dans de meilleures conditions.L’Ecole du Bayon avance… Grâce à ses équipes et à ses nombreux et fidèles donateurs qui croient en son projet. Continuons ensemble !

Vous trouverez ici le rapport d’activité de l’année 2018/2019 pour plus de détail sur nos actions.

PORTRAIT DE SOKLY : NOTRE PROFESSEUR A L’ECOLE DE PATISSERIE

PORTRAIT DE SOKLY : NOTRE PROFESSEUR A L’ECOLE DE PATISSERIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sokly a 34 ans et est mère de 2 enfants. Elle a rejoint l’équipe en février 2017.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auparavant, elle était cuisinière dans un restaurant Khmer qu’elle avait elle-même ouvert. Même si ce dernier était petit, elle a toujours adoré cuisiner et prenait beaucoup de plaisir à préparer les plats traditionnels cambodgiens pour ses clients. 

  portrait de la chef de pâtisserie sokly

C’est sous les conseils d’une amie qu’elle a décidé de tenter le concours d’entrée à la prestigieuse École d’Hôtellerie et de Tourisme Paul Dubrule. Elle l’a réussi avec brio et a suivi la formation de pâtisserie. Diplômée de Paul Dubrule en 2016, elle a également suivi une formation pour la décoration de gâteaux à Sihanoukville et une autre avec la société vietnamienne Cream pour compléter ses connaissances.

Elle a ensuite été recrutée par Brown Coffee, une chaine de Coffee shop cambodgienne réputée dans tout le pays. Elle a travaillé 7 mois dans un de leur café et y a croisé des étudiantes en stage venant d’une école qui commençait à se faire connaître : l’école de pâtisserie du Bayon. Son ancien professeur de pâtisserie à Paul Dubrule l’a vivement recommandé auprès de Sokhoeurn, notre directrice de l’école de pâtisserie. La qualité essentielle qui a convaincu Sokhoeurn? Ses compétences dans la préparation des viennoiseries et des pains.

Une chef et des étudiantes en pâtisserie

L’école du Bayon a été pour elle une opportunité qui dépassait ses espérances. Elle y enseigne aujourd’hui toutes les matières liées à la pâtisserie, pratiques comme théoriques. Elle est très heureuse de pouvoir transmettre son savoir à des étudiantes curieuses, attentives et appliquées. Jour après jour, elle tente de rendre ses cours toujours plus interactifs en créant des activités et des ateliers variés. Pour cela, elle n’hésite pas à demander des conseils à ses anciens professeurs et amis.

L’essentiel pour elle est que les étudiantes prennent plaisir durant la formation et laissent exprimer leur créativité. Elle attache également beaucoup d’importance au recrutement post-formation. Il est en effet indispensable que les filles trouvent un poste stimulant, qui leur plaise et qui leur procure un salaire suffisant pour vivre et aider leur famille. Elle se sent parfois un peu comme une deuxième maman pour ces étudiantes qui ont décidé de venir étudier la pâtisserie loin de leur foyer. Elle les écoute, les conseille et se rend toujours disponible. Comme à chaque fois, la fin de l’année est particulièrement difficile pour elle car il faut dire au revoir aux étudiantes qu’elle a guidées et épaulées. Mais heureusement, la transition avec la promotion suivante n’est jamais très longue.

des amies posent dehors

La nouvelle année scolaire a débuté début septembre et Sokly a déjà plein d’idées de jeux pour enseigner la pâtisserie de façon ludique et partager le plus de connaissances possible en toute simplicité.

Bravo Sokly et merci pour ton investissement quotidien !

 

 

Sokly is 34 years old and mother of 2 children. She joined the team in February 2017.

 

Before, she was a cook in a Khmer restaurant that she had opened herself. Even if it was small, she always loved cooking and took a great deal of pleasure from preparing traditional Cambodian dishes for her customers. 

portrait de la chef de pâtisserie sokly


After advice from a friend, she decided to try the entry contest to get into the prestigious École d’Hôtellerie et de Tourisme Paul Dubrule. She completed it successfully and followed the pastry training.

After graduating from Paul Dubrule in 2016, she also enrolled in a cake decoration training in Sihanoukville as well as with the Vietnamese company Cream to complete her skill set.

She was then recruited by Brown Coffee, a Coffee shop Cambodia chain famous throughout the country. She worked 7 months in one of their cafés and met a few students who were there for their internship for a school that was growing in popularity: Bayon Pastry School.

Her old pastry teacher at Paul Dubrule vividly recommended her to Sokhoeurn, our pastry school director. What was the essential quality that convinced Sokhoeurn? Her skills in the preparation of vienoisseries and breads.

Une chef et des étudiantes en pâtisserie

Bayon School was an opportunity for her to exceed her expectations. She now teaches all the classes linked to pastry, practical and theoretical. She is very happy to be able to share her knowledge with her students who are very curious, attentive and diligent. Day after d ay, she tries to make her classes more interactive by creating a variety of activities and workshops. To successfully lead this project, she does not hesitate to ask for help from ex-teachers and her friends.
The main objective for her is that the students enjoy their training and have the platform to showcase their creativity. She is also committed to the importance of post-training recruitment for the students. It is very important for the students to find a stimulating position, that they enjoy and have a salary which permits them to live and to help their families.

Sometimes she feels like a second mother for the students who decided to study pastry far away from their homes. She listens to them, helps them and is always available. `
Like every year, the end of the year is particularly difficult for her as she has to say goodbye to the students that she guided and supported all year. Unfortunately, the transition with the following promotion of students is rarely very long.

des amies posent dehors

The new academic year started at the start of September and Sokly already has many ideas of games to teach pastry in ludic way and in order to share a maximum of knowledge in the simplest fashion.

Well done Sokly and thank you for your investment!

 

TÉMOIGNAGE D’UNE ANCIENNE ETUDIANTE

TÉMOIGNAGE D’UNE ANCIENNE ETUDIANTE

Maelys : Qu’as-tu appris pendant ta formation au Bayon ?
Sothoan : Ma formation a été très bénéfique ! J’ai pu à la fois apprendre l’anglais, l’informatique, la pâtisserie et mettre en pratique mes compétences techniques au sein du pastry lab et de mes stages sur le terrain. Mes expériences au Park Hyatt & à l’Hôtel Heritage m’ont en effet permis d’acquérir une certaine rigueur et d’élargir mes compétences en pâtisserie et boulangerie.
A l’école du Bayon, les professeures m’ont enseigné un savoir-faire et savoir vivre, qui m’ont permis de devenir une femme indépendante !
 
Maelys : As-tu aimé la vie en communauté avec les autres étudiantes ?
Sothoan : Oui j’ai beaucoup aimé, c’est un peu comme une deuxième famille. On dormait dans la même chambre, prenait nos repas ensemble, on faisait toujours pleins d’activités, comme jouer au football ou encore lire des livres. J’ai certes appris un métier, mais surtout, j’ai créé une deuxième famille.
 
Une étudiante pose devant un café

Maelys : Aujourd’hui, as-tu gardé tes amis du Bayon ?
Sothoan : Je me suis fait pleins d’amies, au moins 16 ! Tu imagines ?
Je les vois tout le temps, on va faire du shopping ensemble, on se balade à Angkor Wat, et de temps en temps on rend visite à Sokhoeurn notre ancienne cheffe pâtissière à l’école du Bayon.

Maelys : Comment as-tu trouvé un travail après ta formation ?
Sothoan : L’équipe du Bayon m’a accompagnée tout au long de mes recherches. Grâce à mon niveau d’anglais et mon expérience, j’ai trouvé facilement un travail à Bang Bang Bakery. À présent je vis de ma passion, et j’en suis fière !

Maelys : Quelles sont tes responsabilités et tes horaires à Bang Bang Bakery ?
Sothoan : Je suis pâtissière et boulangère, mais lorsqu’il y a trop de monde, je me transforme en serveuse. Ici, je dois être polyvalente !
Je commence à 7h et je finis à 15h. Ce sont de bonnes journées.

une étudiante pose dans une boulangerie

Maelys : Que font tes parents dans la vie ?
Sothoan : Ma mère est fermière, mon père, lui, est mort il y a 11 ans. Avant il travaillait en Thaïlande pour faire vivre la famille.

Maelys : Qu’est-ce que ta famille pense de ton travail ?
Sothoan : C’est une grande fierté pour ma mère ! Grâce à ma réussite professionnelle, j’aide ma famille à vivre.

Maelys : Quel est ton salaire ?
Sothoan : J’ai commencé il y a un an à gagner $160, et aujourd’hui grâce à mon professionnalisme je gagne $ 200/mois.

Maelys : Quel serait ton travail de rêve ?
Sothoan : Je voudrai devenir professeure en pâtisserie et transmettre mon savoir. C’est selon moi, le plus beau métier que je pourrais exercer.
Et en parallèle, j’aimerais créer ma propre pâtisserie-boulangerie ! C’est mon rêve le plus cher, mais avant cela, je dois économiser, et avoir plus d’expériences ! 

 

Maelys: What did you learn during your training at Bayon School?
Sothoan: My training has been very helpful! I learnt English, computing, baking and put my skills into practice in the Pastry Lab and during my internships. My experiences at Park Hyatt and at the Heritage Hotel allowed me to acquire a certain discipline and expand my skills in pastry and bakery.
At the Bayon School, the teachers taught me an expertise and good manners, which allowed me to become an independent woman!
 
Maelys: Did you like your daily life with other students?
Sothoan: Yes I liked it a lot, it was a bit like a second family. We slept in the same room and had our meals together. We always had lots of activities, like playing football or reading books. I learned a trade and simultaneously created a second family.
 
Une étudiante pose devant un café

Maelys: Today, are you still friends with the people you met at Bayon?
Sothoan: I made lots of friends, at least 16! Can you imagine?
I see them all the time, we go shopping together, we walk to Angkor Wat, and from time to time we visit Sokhoeurn our former head pastry chef at the Bayon School.

Maelys: How did you find a job after your training?
Sothoan: The Bayon team helped me during my research. Thanks to my level of English and my experience, I found a job easily at Bang Bang Bakery. Now I live by my passion, and I’m proud of it!

Maelys: What are your responsibilities and schedules at Bang Bang Bakery?
Sothoan: I’m a baker and pastry cook, but when there are customers I turn into a waitress. Here, I have to be multi-skilled!
I start at 7am and finish at 3pm. I have busy days.

une étudiante pose dans une boulangerie

Maelys: What are your parents’ jobs?
Sothoan: My mother is a farmer, my father died 11 years ago. Before, he worked in Thailand to support the family.

Maelys: What does your family think about your work?
Sothoan: My mother is very proud! Thanks to my professional success, I help my family to live.

Maelys: What is your salary?
Sothoan: When I started one year ago I earned $160, and today thanks to my professionalism I earn $200 per month.

Maelys: What would be your dream job?
Sothoan: I would like to become a baking teacher to share my knowledge. In my opinion, this is the best job I can do.
And in succession, I would like to create my own bakery! It’s my biggest dream! But before that I have to save money and gain more experience.