REGARD SUR … – « Il est l’heure de partir » par Pénélope

Quand j’ai su il y a maintenant 3 mois que je viendrais au Cambodge dans le cadre d’un Volontariat de Solidarité Internationale avec l’École du Bayon, l’excitation et l’appréhension se sont quelques peu mélangées. Bien que je n’en sois pas à ma première expatriation, celle-ci avait d’ores et déjà une saveur particulière.

Premièrement parce que j’avais eu l’occasion de découvrir un petit bout du continent asiatique il y a quelques années et que les souvenirs que j’ai depuis tout ce temps ne se sont jamais effacés, bien au contraire. Je n’ai jamais cessé de répéter à qui voulait bien m’entendre qu’un jour, je reviendrai.

Deuxièmement, et là est toute la valeur de ce départ, parce que j’y vais dans un contexte singulier, pour une ONG, dans un domaine qui me porte depuis que j’ai commencé à imaginer à quoi ressemblerait mon projet professionnel, et qui correspond à ce pourquoi je voulais m’engager. Depuis toujours, j’essaie de comprendre comment notre monde fonctionne, quel est son équilibre, comment nos sociétés s’articulent entre elles, et surtout quelles sont nos différences. Culturelles, identitaires, sociales, je me suis toujours questionnée sur l’importance de ces différences et sur ce qu’elles ont à nous apprendre des autres. Je crois sincèrement qu’il est important d’apprendre à regarder autour de soi pour espérer trouver les ressources nécessaires à un monde plus égalitaire, à un équilibre propice aux changements et aux progrès. Je crois aussi que c’est en se tournant vers les autres que l’on peut se tourner vers ce que nous sommes et ce que nous voulons être. 

En partant m’engager auprès de l’École du Bayon, c’est un mélange de toutes ces questions que j’emporte avec moi, et qui guident mon travail au quotidien.

Je me penche notamment sur le rôle que la communication a dans la transmission de notions d’équité, de justice sociale et de droits civiques. Je m’interroge sur les multiples outils que nous avons pour mettre en lumière ce qu’il se passe ailleurs et pour faire rayonner des initiatives sociales et humanitaires parfois trop peu partagées.

Ayant commencé à travailler depuis la France, j’ai eu le temps d’imaginer à quoi ressemblerait mon travail et ma vie ici. Ma tête est déjà remplie d’images inventées par mon esprit, que j’ai hâte de remplacer par de vrais souvenirs. Imaginer à distance ce à quoi ressemble le terrain sur lequel nous partons et travaillons est une expérience plutôt singulière, si bien que mes appréhensions du début ont finalement laissé place à l’excitation grandissante de partir, enfin. 

D’enfin découvrir à quoi ressemble l’école, de rencontrer l’équipe autrement qu’à travers un écran d’ordinateur, de pouvoir rendre visite aux familles et aux enfants, d’arrêter d’imaginer leurs sourires mais de pouvoir leur en faire également, d’admirer le travail de ces femmes qui cultivent la terre, de goûter les pâtisseries de nos cheffes en herbe, de pouvoir enfin faire partie de ce que toute l’équipe aime appeler cette grande famille de l’école du Bayon.

Jour J, le 12 août. Après un départ chaotique et une course dans l’aéroport pour ne pas rater mon avion ; en cause, un test PCR refusé à l’enregistrement qui m’a valu quelques sueurs froides et pas mal de stress, je suis enfin dans l’avion, épuisée des derniers jours et des aurevoirs à mes proches mais heureuse de finalement décoller vers le Cambodge. 

Après 15h de vol, une courte escale à Singapour et 3 tests PCR pour me souhaiter la bienvenue, direction l’hôtel pour la quarantaine. Je retrouve à travers la vitre du bus la chaleur écrasante et humide, l’effervescence des scooters et des tuk tuks dans tous les sens, les stands ambulants de fruits et légumes, le bruit des klaxons et des moteurs, et j’ai du mal à réaliser que je suis finalement arrivée.

Jour 10. Lorsque j’écris ces lignes, nous sommes le 23 août et je suis en quarantaine depuis maintenant 10 jours. Plus que 4 ! Depuis que je suis ici, mon travail prend plus de sens et les choses deviennent plus réelles. Je prends davantage conscience de mon rôle et de celui de chacun pour assister nos familles. Mon engagement et ma motivation prennent de plus en plus de place et je trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir échanger et mettre en forme toutes mes idées avec l’équipe sur place.

Vue de ma chambre de quarantaine, depuis le 11ème étage.

Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre ni ce que cette année va m’apporter. Je me laisse doucement porter et guider par l’énergie que je ressens déjà ici. J’espère pouvoir donner à mon travail et à mon engagement une dimension encore plus large que celle que je m’efforce d’avoir au quotidien. D’abord pour eux, les enfants pour lesquels l’Ecole du Bayon oeuvre au quotidien, en leur apportant mon soutien et en les accompagnant du mieux possible vers cet apprentissage précieux qu’est celui de l’école, et puis ensuite un peu pour moi, en espérant grandir encore, car je sais déjà que de toutes mes expériences à l’étranger, celle ci sera sûrement la plus riche en émotions.

Quand vous lirez ce texte, je serai déjà à Siem Reap depuis quelques semaines, et je prendrai le temps de vous témoigner mon ressenti pour vous dire si les images dans ma tête et celles que je partage avec vous pour la communication du Bayon sont les mêmes que celles qui existent pour de vrai.

De l’importance d’une base de données

De l’importance d’une base de données

Pinelopi, stagiaire à Bayon Education & Development (BED) pendant 6 mois, nous parle de la base de données qu’elle a créée pour permettre la centralisation des données relatives à nos bénéficiaires. Une tâche qui a première vue paraît évidente, mais qui s’avère à la fois complexe, technique mais aussi vitale pour améliorer la qualité des programmes que nous mettons en œuvre.

En septembre 2020, je suis arrivée à BED pour concrétiser un outil sollicité par les membres des équipes sociales et de santé. Le projet ? Développer et mettre en place une base de données qui permettrait de regrouper et d’organiser les données collectées sur les bénéficiaires ainsi que d’aider aux besoins de suivi et d’évaluation de BED.

La base de données et son contenu

La base a été construite à l’aide d’un logiciel en ligne appelé TeamDesk. Un outil personnalisé pour refléter les besoins de BED en matière de collecte de données et d’organisation de trois composantes principales : sociale, santé et éducation.

Tout au long de leur scolarité, de la maternelle à la douzième année (équivalent de la fin du lycée), et dans certains cas jusqu’à l’université, les bénéficiaires sont suivis par l’équipe de travailleurs sociaux, de professionnels de la santé et d’éducateurs de BED. Les données sociales, de santé et d’éducation collectées par nos équipes sont essentielles au bon suivi de chaque bénéficiaire ainsi qu’à l’évaluation de l’efficacité et de l’impact de nos programmes. Ainsi, la base de données stocke actuellement les informations des bénéficiaires inscrits dans nos programmes d’école primaire, de suivi et d’université (372 élèves et 242 familles).

Pourquoi une base de données ?

Avant la mise en place de la base de données, BED cherchait un moyen d’améliorer sa stratégie de suivi, d’évaluation des bénéficiaires et de ses programmes. Étant donné que les renseignements étaient recueillis par différentes équipes et qu’ils étaient auparavant stockés dans plusieurs fichiers Excel sans lien entre eux, l’analyse des composantes de la collecte de données s’avérait difficile. De plus, il était compliqué de partager les informations entre les équipes.

Enfin, de nouveaux dossiers étaient créés chaque année, ce qui rendait d’autant plus complexe le suivi des élèves et des familles dans le temps et l’évaluation de l’impact et de l’évolution du BED.

Par conséquent, la nouvelle base de données devait répondre à trois besoins fondamentaux :

  • la capacité de stocker et de relier les données des bénéficiaires en un seul endroit
  • de conserver un historique des données collectées,
  •  Facilité l’analyse de ces données.

Valeur et impact

 Au sein de la base de données, chaque élève et chaque famille dispose d’un dossier personnel qui regroupe les informations collectées par les équipes tout au long de leur prise en charge à BED. Ceci a deux implications importantes :

  • l’équipe a accès à un dossier complet pour suivre chaque élève et famille et
  • les informations relatives aux bénéficiaires ou à un programme peuvent être suivies au fil des années.

Outre l’impact sur l’organisation et le suivi des données, la base a également influencé la manière dont chaque équipe recueille ses données. Les enseignants de l’école primaire peuvent désormais enregistrer les présences et les résultats des examens directement sur leur téléphone ou une tablette, les visites médicales sont enregistrées à l’aide d’une tablette, et les travailleurs sociaux ont la possibilité de mettre à jour les informations d’une famille au moment de leur visite. Cette fonctionnalité permet à toutes les équipes d’avoir un accès immédiat aux informations mises à jour en temps réel à mesure qu’elles sont collectées.

Etudiants du programme follow-up
rencontre avec les étudiants boursiers

Enfin, les informations peuvent également être organisées sous forme de tableaux, de graphiques et de chiffres. Cela permet notamment à la direction de BED de se faire une idée de la performance des différents projets qu’elle implémente et de constater de manière moins abstraite les progrès réalisés au fil des ans.

Mise en œuvre et avenir

Parce que BED a aussi pour vocation de faire monter en compétence son staff, plusieurs sessions de formation ont été dispensées et les équipes locales sont désormais autonomes dans l’utilisation de la base de données.

fichier illustratif de la data base
Illustration des fichiers disponibles sur la database

Bien que ce projet commence avec trois programmes (primaire, suivi et universitaire), l’objectif à long terme serait de réaliser la collecte de données pour tous les autres programmes de BED sur la base de données. En fin de compte, l’objectif principal reste d’aider l’équipe et la direction de BED à relier les informations entre les différentes tâches de collecte de données et d’améliorer la capacité de l’organisation à suivre l’évolution des bénéficiaires et des programmes au cours des années à venir.

De mon point de vue, ce fut une expérience incroyable que celle de travailler en collaboration avec chaque personne de BED pour mener à bien ce projet. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un véritable apprentissage pour moi ainsi que pour tous les membres de l’équipe qui ont dû s’adapter à ce nouvel outil pour mener à bien leur travail en faveur des enfants et des familles que l’ONG soutien depuis des années.

De la maternelle à un diplôme qualifiant : le parcours éducatif du Bayon

De la maternelle à un diplôme qualifiant : le parcours éducatif du Bayon

La mise en place d’un parcours éducatif continu pour tous les enfants de l’école primaire du Bayon répond à notre volonté de leur assurer une meilleure intégration sociale et professionnelle.

Nous nous devons d’amener tous les enfants du Bayon à réaliser leur rêve.

Pour cela, nous venons d’entamer une reforme éducative au sein même de nos programmes afin d’offrir cette possibilité à chaque enfant du Bayon.

Nous nous sommes fixés des objectifs simples mais indispensables à la bonne réussite de leur projet professionnel :

  • Soutenir l’enfant tout au long de son parcours éducatif jusqu’à un diplôme qualifiant
  • Orienter et accompagner l’enfant dans la réalisation de son projet professionnel
  • Individualiser et personnaliser le suivi de l’enfant
  • Aider les enfants les plus en difficultés au niveau éducatif et/ou social
  • Améliorer la qualité de l’enseignement

Chaque enfant qui va débuter sa scolarité au sein de l’école primaire du Bayon par la grande section de maternelle va être suivi jusqu’à la réalisation de son projet professionnel.

« À côté du raisonnement et de la réflexion intellectuelle, le sens de l’observation, le goût de l’expérimentation, la sensibilité, les capacités motrices et l’imagination créatrice sont développées. »

enfant porte des fournitures scolaires

L’école primaire est une période qui joue un rôle déterminant dans le cursus scolaire de chaque élève. Nous souhaitons donc apporter une attention toute particulière au développement des apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter et respecter autrui). Pour cela, nous avons dédoublé les classes de CP, CE1 et CE2 et mis en place des cours de soutien pour les élèves les plus en difficultés. Un éveil à la culture, art, musique et sport a également été renforcé. Ce socle de base est primordial pour appréhender sereinement les classes de CM1, CM2 et 6éme et renforcer les capacités d’apprentissage des élèves. L’école primaire correspond également à une première ouverture sur le monde et un moment ou le développement personnel de l’enfant doit être activement encouragé.  

C’est pourquoi à l’école du Bayon, nous implémentons une pédagogie centrée sur les élèves et leurs capacités individuelles.

enfants de maternelles en classe
enfants essayent un instrument de musique
enfants en uniforme de sport célèbrent

Le suivi des élèves en écoles secondaires est quant à lui facilité par l’ouverture le 8 février 2021 d’un Community Center. Au sein de cette nouvelle structure, les élèves ont accès à des cours de soutien en littérature khmer, mathématiques et anglais. Un suivi individualisé est possible par la présence d’un travailleur social directement au centre. Au-delà du suivi scolaire, nous nous engageons également à orienter les jeunes dans leur parcours éducatifs puis professionnel car leur projet professionnel commence là ! La mise en place d’un processus d’orientation professionnel, métier et formation, va donc aider les élèves à faire le bon choix entre l’accès à la formation professionnelle ou à des études universitaires.

Distribution de matériels scolaires aux étudiants
rencontre avec les étudiants boursiers
distribution de matériels scolaires

Qu’ils veuillent être mécaniciens, boulangers ou infirmières, nous sommes là pour les aider à réaliser leur rêve.

Ecole du Bayon – Faire face au Covid

Ecole du Bayon – Faire face au Covid

Cela fait presque quatre mois que le Covid-19 s’est répandu sur l’ensemble de la planète. Même si le Cambodge n’a répertorié officiellement que très peu de cas et aucun décès, le pays n’est pas épargné et les habitants souffrent de la perte de leur emploi et du manque d’activité touristique. L’Ecole du Bayon a essayé de réagir au mieux pour aider les familles dans cette crise inédite.

 

Soutenir les familles – La première urgence.

Depuis mi-mars, plus aucun touriste n’est entré dans le pays et une grande majorité d’hôtels, de restaurants et de spas ont fermé leurs portes, laissant des milliers de travailleurs sans emploi et sans aucune compensation de la part de l’état cambodgien. Beaucoup de nos familles sont victimes de cette crise et ont souvent perdu l’unique source de revenu qui permettait de subvenir aux besoins vitaux de 8 à 10 personnes. D’autre part, les enfants qui allaient à l’école étaient nourris matin et midi à la cantine, une charge en moins pour les parents ou les grands-parents. Ils sont dorénavant à la maison et doivent être nourris trois fois par jour.

Face à cette situation critique, l’Ecole a réagi vite. Dès la première semaine, tous les légumes produits par les farmers investis dans le projet des potagers, ont été rachetés par l’ONG pour ensuite être distribués gratuitement aux parents des élèves de l’école. Cela garantie un maintien de salaire pour ces femmes et l’assurance que les enfants continuent de manger des légumes sains. De plus, les équipes sociales ont effectué une étude précise des familles dont la situation était vraiment critique et des distributions de riz ont débuté dès la deuxième semaine de fermeture de l’école. Un soutien précieux de nos donateurs et de l’entreprise Cambodgienne AMRU RICE a permis d’aider au financement du riz et de légumes.

Fermeture de l’école de pâtisserie et du Coffee Shop – Et la suite ?

A l’Ecole de pâtisserie, nous avons dû renvoyer les 26 étudiantes dans leurs familles et par voie de conséquence et obligation, fermer le point de vente. Le Coffee Shop de la Bayon Pastry School, ouvert il y a maintenant plus de 4 ans, permet de financer 50% du budget lié à la formation en pâtisserie/boulangerie. Sa fermeture engendre une perte de revenus importante pour l’ONG que nous avons en partie compensée grâce à la générosité de nos donateurs. Après deux semaines d’ajustement et de vacances pour les équipes du service et de la cuisine, nous avons lancé plusieurs chantiers pour se préparer à la réouverture : inventaire, rangement, plantations dans le jardin, peinture des murs, grand nettoyage… Les membres de l’équipe ont en fin de compte été bien occupés et le Coffee Shop a finalement rouvert ses portes mi-juin. De plus, Sokhouern et Sokly ont élaboré une toute nouvelle gamme de pain avec une dizaine de références dans le but de les vendre dans notre future boulangerie. Elles ont eu le temps de tester de nouvelles recettes pour assurer une gamme variée que nous pourrons proposer aux hôtels et aux restaurants dès la réouverture de l’activité. Enfin, depuis fin avril, les professeurs de l’école ont lancé les cours en ligne pour nos étudiantes. Chaque jour, elles reçoivent des vidéos et des appels pour les maintenir au fait et leur faire réviser leurs leçons.

Suivi social, enquête et bilans.

Les équipes sociales sont très investies durant cette période. Elles ont tout d’abord travaillé dans l’urgence pour identifier les familles rencontrant des difficultés soudaines, pour pouvoir les aider au mieux. Mais ce temps de crise est aussi l’occasion de prendre du recul et d’analyser l’impact de nos actions sur les enfants et leur éducation. Une étude approfondie a été menée auprès des alumnis de l’école de pâtisserie. L’objectif : mettre à jour les données de nos anciennes étudiantes, analyser leur parcours et faire le point sur leur situation entre un à cinq ans après l’obtention de leur diplôme.

 

Et la communication ?

Nous avons lancé un grand chantier pour la refonte du site Internet de l’Ecole du Bayon. Vous le découvrirez bientôt ! Et nous essayons de rester en contact au mieux avec tous les amis de l’Ecole du Bayon, que nous savons à nos côtés. Un grand merci à vous tous pour l’aide que vous nous avez apportée pour faire face à cette crise et aider au mieux nos familles. Nous espérons très vite pouvoir rouvrir les écoles et retrouver les visages souriants des enfants qui jouent dehors.

 

Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

 

 
Vantha HEM – A droite sur la photo

 

En novembre 2019, Vantha HEM a rejoint les équipes de l’Ecole du Bayon en tant que directeur de l’Ecole primaire. Riche d’un parcours varié, il a rapidement trouvé sa place auprès des équipes. Découvrons plus en détail ses motivations et son travail depuis maintenant 8 mois !


Vantha, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 42 ans, je suis marié et j’ai un enfant. J’ai débuté ma carrière en tant que professeur des écoles puis j’ai évolué pour prendre la direction de l’école de Tapen (ONG le Don du Cœur). Par la suite, j’ai travaillé en tant que gestionnaire de projets pour FRIENDS International, sur la réintégration de jeunes décrocheurs et enfin, j’ai rejoint Water For Cambodia en tant que directeur adjoint – Responsable des opérations.


Qu’est-ce-qui t’a le plus marqué à ton arrivée à l’Ecole du Bayon ? Et qu’est-ce que tu apprécies particulièrement depuis que tu travailles ici ?

L’environnement ! L’Ecole est vraiment située dans un endroit exceptionnel avec ces arbres gigantesques. J’ai aussi été marqué par le fait que tout était fourni aux enfants pour qu’ils puissent étudier dans un cadre satisfaisant (cantine matin et midi, matériel, uniformes…). Je suis très touché par l’ambiance au sein de l’équipe des professeurs et la solidarité des uns envers les autres. Je trouve que les élèves sont aussi très respectueux de l’autorité et des enseignants. Dans l’ensemble, ils ont un comportement plutôt honnête.


Quelle a été ta première réalisation ?

La première chose qui m’a semblé indispensable, c’était de connaître l’historique des élèves et de leurs familles, pour mieux comprendre le projet global de l’ONG. En parallèle, j’ai rapidement pris contact avec les autorités locales (chefs de villages, moines…) pour m’intégrer au mieux. L’école participe dorénavant à un comité inter-écoles qui a lieu une fois par mois.


Comment appréhendes-tu le fait de travailler avec des enfants qui viennent de milieux défavorisés avec des familles qui n’ont souvent, pas la possibilité de les soutenir ?

Il est vrai qu’à l’Ecole du Bayon, nos jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. Pour ma part, j’ai travaillé plusieurs années sur la réintégration des élèves décrocheurs. Je m’appuie donc sur mon expérience mais aussi beaucoup sur l’équipe en place. Nous travaillons avec un comité où l’on convoque les parents des élèves qui ont trop d’absences ou qui ne sont plus investis. C’est parfois très compliqué de faire comprendre à la famille l’importance de l’éducation. Lorsqu’ils prennent du retard et qu’ils deviennent âgés (après le grade 6), c’est délicat car ils cherchent des petits boulots pour soutenir leur famille.


Après huit mois à la tête de l’école primaire du Bayon, peux-tu nous parler de quelques-unes de tes réalisations ?

En premier lieu, certaines choses ont évoluée au niveau des ressources humaines et de la formation. Sothea est devenu responsable administratif et Loan a été nommé responsable de la maintenance. Leurs rôles sont indispensables et je les forme et les pousse à prendre des responsabilités. L’ensemble de l’équipe des professeurs participe dorénavant chaque mois, à des formations qui les aident dans leur méthodologie et la production de leur contenu pédagogique. Ils sont très heureux de s’y rendre. Nous avons aussi mis en place de la formation en interne avec des school demonstration : chaque mois, un professeur passe une demi-journée dans la classe d’un de ses collègues pour s’inspirer des bonnes idées et les implémenter dans sa classe.

D’autre part, nous avons travaillé sur l’environnement et la sécurité. J’ai fait appel aux autorités Apsara pour couper les branches dangereuses des arbres morts et nous avons créé plusieurs espaces avec des fleurs et des plantes.

Enfin, comme je le disais au début, j’ai travaillé pour une bonne collaboration entre les moines de la pagode et les membres de notre équipe. Nous sommes sur leur terrain et il est indispensable d’avancer ensemble pour garantir le futur de notre école.


Une dernière question, comment parviens-tu à maintenir la motivation de tes équipes pendant la crise covid ?

Au début, nous avons divisé les professeurs en deux groupes pour garantir la distanciation sociale. Certains travaillaient de chez eux, pendant que d’autres venaient à l’école pour ranger, décorer les classes et faire le point sur la préparation des leçons. Rapidement, nous avons mis en place des cours à distance pour tous les élèves avec un système de devoirs à faire à la maison. Ils viennent 5 par 5 chercher des documents, qu’ils rapportent la semaine suivante. Ce travail demande une grande organisation de la part des équipes et nous espérons pouvoir rouvrir l’école bientôt.

 

8. Staff ecole primaire + Vantha

Vantha HEM – On the right

 

In November 2019, after a rich and diverse career, Vantha HEM joined the Bayon School as headmaster for the Primary School and he has easily integrated the team. Read on to learn what motivates him and what he has been working on for the last 8 months.


Vantha, can you tell us briefly about yourself?

I am 42 years old and I have one child. I started my career as a school teacher before taking over as headmaster of the Ta Pen School (NGO Le Don du Chœur). I then worked for FRIENDS International as project manager for the reintegration of young dropouts before joining Water for Cambodia as deputy manager and head of operations.


What has struck you the most since arriving in Bayon School? And what do you appreciate the most since starting work here?

Its location! The school is located in a really exceptional place with all these gigantic trees. I have also been impressed by the fact that everything is given to the children to ensure that they can study in a good environment (canteen morning and midday, school supplies, uniform, …). I am touched by the atmosphere within the team of teachers and the solidarity between them. I also find that the pupils show great respect towards authority and the teachers. As a whole, the children are all quite honest.

Ecole primaire 4


What was the first thing you did?

For me, it seemed essential to get to know the children, their background and their families, in order to understand better the global project of the NGO. At the same time, I got in touch quickly with the local authorities (village chiefs, monks, …) to introduce myself. The school now participates once a month in an inter-school committee.


How do you perceive working with children who come from very poor backgrounds & whose families are very often unable to support them?

It is true that the pupils of the Bayon School are, for the most part, left to care for themselves. I worked for several years on the reintegration of young dropouts and so I make use of that experience as well as that of the current Bayon team. We work with a committee which summons the parents whose children miss too much school or who are no longer invested enough in the programme. It can be complicated to get the families to understand the importance of education. When the children fall behind and grow older (after Grade 6), it becomes delicate as they search for odd jobs to help support their family.

2. Ecole en 2019 v4


After eight months as headmaster of the Bayon Primary School, can you tell us about some of your achievements?

Firstly, some things have changed in human resources. Sothea has become the administrative manager and Loan the maintenance manager. Their roles are essential; I am training them and encouraging them to take on more responsibilities. The full team of teachers now takes part once a month in training programmes to help them with their teaching methods and the creation of their curricula; they are all very happy to participate. We have also implemented internal training with « school demonstrations ». Once a month, a teacher spends half a day in the class of a colleague to observe, pick up some good ideas and then introduce them in his/her own class.

We have also worked on the school surroundings and safety. I have requested that the APSARA authorities cut down the dangerous branches of dead trees and we have planted several areas with flowers and plants.

Lastly, as I was saying at the beginning, I have been working on promoting good relations between the monks from the pagoda and our team members. We are on their land and it is indispensable that we work together to ensure the future of our school.

Arbre 2


A last question: how do you manage to keep everybody motivated during the COVID-10 crisis?

At the beginning, we split the teachers into two groups to ensure social distancing. Some worked from home, whilst others came to the school to tidy up, decorate the classes and review the preparation of the lessons. Very early on, we set up distance learning for the pupils with work they could do at home. They come in groups of 5 at a time to pick up documents which they then bring back the following week. This system requires a great deal of organisation by the teachers. We are all hoping that we can reopen the school very soon.

 

Graine de Champions !

Graine de Champions !

Le programme sportif de l’école primaire du Bayon est né début 2018 et s’est rapidement développé depuis 2 ans et demi. Les élèves pratiquent de façon hebdomadaire de multiples sports à l’école et sont engagés durant l’année dans différents matchs ainsi qu’une compétition officielle : le championnat régional inter-écoles. Découvrez les prouesses de nos champions en images !


Afin de compléter le programme classique suivi à l’école primaire du Bayon et dans notre volonté d’une approche pédagogique différente, centrée sur les besoins de l’élève et qui se matérialise également par des cours d’arts, les cours de sport hebdomadaires ont été introduits en février 2018 pour les Grades 2 à 6, avec le recrutement d’un professeur de sport. Ces cours ont été par la suite élargis au Grade 1 à la rentrée scolaire d’octobre 2018. Pour poursuivre ces efforts et proposer à nos élèves un programme sportif de qualité, nous avons aussi augmenté le temps consacré dans l’emploi du temps en 2019-2020 en passant de 40 minutes à 1 heure 20, chaque semaine.

Enfants sur un terrain de foot
Chuon Dorl est notre professeur de sport diplômé et formé notamment par l’association Kampuchea Balopp, qui fait la promotion du sport au Cambodge
Les cours de sports permettent aux élèves de développer des aptitudes qui ne sont pas forcément enseignées dans les autres matières :
  • Esprit d’équipe
  • Confiance et dépassement de soi
  • Goût de l’effort
  • Respect des autres et des règles
  • Esprite d’initiative et de responsabilité
  • Sens de l’engagement.

Ces cours sont aussi un moment pour se dépenser et s’amuser en découvrant différents sports et activités ludiques.


A la rentrée 2018, tous les élèves du primaire ont reçu un uniforme de sport floqué à l’effigie du Bayon (short et t-shirt). Ces uniformes seront renouvelés à la rentrée 2020. L’école du Bayon a de plus consenti de gros investissements pour faire de l’école un endroit adapté à la pratique sportive. Des équipements sportifs ont été installés, notamment des buts de foot et un bac à sable pour l’athlétisme, et du petit matériel sportif a été acheté (plots, chasubles, ballons). Grâce à ces investissements, les élèves peuvent maintenant s’essayer à de nombreux sports : football, volleyball, saut en longueur, saut en hauteur, course à pied.

Enfant qui saute en longueur devant camarades

En 2019, pour la première fois de son histoire, l’Ecole du Bayon a participé au championnat régional inter-écoles, organisé par le Gouvernement et avec de nombreux sports au programme : football, basketball, volleyball, athlétisme. En football, une équipe masculine, une équipe féminine et une équipe mixte se sont engagées dans l’aventure.

En 2020, l’expérience a été renouvelée et encore plus d’enfants ont pu participer à cet événement. Ils étaient 30 inscrits répartis entre l’équipe de football masculine et l’équipe d’athlétisme mixte avec plusieurs disciplines au programme : saut en hauteur, saut en longueur, sprint, course à pied, relais et épreuves mixtes (s’apparentant à un pentathlon). En amont de la compétition, des sessions d’entraînement spécifiques pour nos petits champions ont été organisées, avec entre autres deux matchs de football contre d’autres écoles primaires à l’issue desquels notre équipe est sortie doublement victorieuse.

Enfants qui s'étirent avant de faire du sport

En 2020, l’équipe de football n’a pour la 2ème année malheureusement pas passée le premier tour mais nous n’abandonnons pas et préparons l’année prochaine avec enthousiasme. En athlétisme, pour notre première participation, les résultats ont été excellents, avec notamment 2 podiums et trois 4èmes places :

  • 1er en saut en longueur chez les garçons
  • 3ème en relais féminin
  • 4ème en saut en hauteur chez les filles
  • 4ème en sprint chez les filles
  • 4ème en course à pied chez les filles.

Le championnat inter-écoles est pour beaucoup d’élèves l’unique occasion de faire du sport en conditions réelles de compétition ! C’est un moment de l’année particulièrement attendu par les élèves, au cours duquel ils représentent fièrement les couleurs de leur école. L’engouement et la progression des enfants en si peu de temps confirment l’importance et la réussite des activités sportives proposées à l’école.

Enfants face à face match de foot

Pour l’année scolaire 2020-2021, l’Ecole du Bayon souhaite poursuivre ses investissements dans les équipements sportifs, notamment à travers l’installation d’un terrain de volleyball, la rénovation du bac à sable et l’achat de haies. De plus, nous aimerions inscrire les élèves dans différents sports au championnat inter-écoles, pour donner la chance à plus d’enfants de participer à cet événement. Où évidemment l’objectif sera de participer et de s’amuser… en  tentant de rapporter le plus de médailles possibles !