Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

 

 
Vantha HEM – A droite sur la photo

 

En novembre 2019, Vantha HEM a rejoint les équipes de l’Ecole du Bayon en tant que directeur de l’Ecole primaire. Riche d’un parcours varié, il a rapidement trouvé sa place auprès des équipes. Découvrons plus en détail ses motivations et son travail depuis maintenant 8 mois !


Vantha, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 42 ans, je suis marié et j’ai un enfant. J’ai débuté ma carrière en tant que professeur des écoles puis j’ai évolué pour prendre la direction de l’école de Tapen (ONG le Don du Cœur). Par la suite, j’ai travaillé en tant que gestionnaire de projets pour FRIENDS International, sur la réintégration de jeunes décrocheurs et enfin, j’ai rejoint Water For Cambodia en tant que directeur adjoint – Responsable des opérations.


Qu’est-ce-qui t’a le plus marqué à ton arrivée à l’Ecole du Bayon ? Et qu’est-ce que tu apprécies particulièrement depuis que tu travailles ici ?

L’environnement ! L’Ecole est vraiment située dans un endroit exceptionnel avec ces arbres gigantesques. J’ai aussi été marqué par le fait que tout était fourni aux enfants pour qu’ils puissent étudier dans un cadre satisfaisant (cantine matin et midi, matériel, uniformes…). Je suis très touché par l’ambiance au sein de l’équipe des professeurs et la solidarité des uns envers les autres. Je trouve que les élèves sont aussi très respectueux de l’autorité et des enseignants. Dans l’ensemble, ils ont un comportement plutôt honnête.


Quelle a été ta première réalisation ?

La première chose qui m’a semblé indispensable, c’était de connaître l’historique des élèves et de leurs familles, pour mieux comprendre le projet global de l’ONG. En parallèle, j’ai rapidement pris contact avec les autorités locales (chefs de villages, moines…) pour m’intégrer au mieux. L’école participe dorénavant à un comité inter-écoles qui a lieu une fois par mois.


Comment appréhendes-tu le fait de travailler avec des enfants qui viennent de milieux défavorisés avec des familles qui n’ont souvent, pas la possibilité de les soutenir ?

Il est vrai qu’à l’Ecole du Bayon, nos jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. Pour ma part, j’ai travaillé plusieurs années sur la réintégration des élèves décrocheurs. Je m’appuie donc sur mon expérience mais aussi beaucoup sur l’équipe en place. Nous travaillons avec un comité où l’on convoque les parents des élèves qui ont trop d’absences ou qui ne sont plus investis. C’est parfois très compliqué de faire comprendre à la famille l’importance de l’éducation. Lorsqu’ils prennent du retard et qu’ils deviennent âgés (après le grade 6), c’est délicat car ils cherchent des petits boulots pour soutenir leur famille.


Après huit mois à la tête de l’école primaire du Bayon, peux-tu nous parler de quelques-unes de tes réalisations ?

En premier lieu, certaines choses ont évoluée au niveau des ressources humaines et de la formation. Sothea est devenu responsable administratif et Loan a été nommé responsable de la maintenance. Leurs rôles sont indispensables et je les forme et les pousse à prendre des responsabilités. L’ensemble de l’équipe des professeurs participe dorénavant chaque mois, à des formations qui les aident dans leur méthodologie et la production de leur contenu pédagogique. Ils sont très heureux de s’y rendre. Nous avons aussi mis en place de la formation en interne avec des school demonstration : chaque mois, un professeur passe une demi-journée dans la classe d’un de ses collègues pour s’inspirer des bonnes idées et les implémenter dans sa classe.

D’autre part, nous avons travaillé sur l’environnement et la sécurité. J’ai fait appel aux autorités Apsara pour couper les branches dangereuses des arbres morts et nous avons créé plusieurs espaces avec des fleurs et des plantes.

Enfin, comme je le disais au début, j’ai travaillé pour une bonne collaboration entre les moines de la pagode et les membres de notre équipe. Nous sommes sur leur terrain et il est indispensable d’avancer ensemble pour garantir le futur de notre école.


Une dernière question, comment parviens-tu à maintenir la motivation de tes équipes pendant la crise covid ?

Au début, nous avons divisé les professeurs en deux groupes pour garantir la distanciation sociale. Certains travaillaient de chez eux, pendant que d’autres venaient à l’école pour ranger, décorer les classes et faire le point sur la préparation des leçons. Rapidement, nous avons mis en place des cours à distance pour tous les élèves avec un système de devoirs à faire à la maison. Ils viennent 5 par 5 chercher des documents, qu’ils rapportent la semaine suivante. Ce travail demande une grande organisation de la part des équipes et nous espérons pouvoir rouvrir l’école bientôt.

 

8. Staff ecole primaire + Vantha

Vantha HEM – On the right

 

In November 2019, after a rich and diverse career, Vantha HEM joined the Bayon School as headmaster for the Primary School and he has easily integrated the team. Read on to learn what motivates him and what he has been working on for the last 8 months.


Vantha, can you tell us briefly about yourself?

I am 42 years old and I have one child. I started my career as a school teacher before taking over as headmaster of the Ta Pen School (NGO Le Don du Chœur). I then worked for FRIENDS International as project manager for the reintegration of young dropouts before joining Water for Cambodia as deputy manager and head of operations.


What has struck you the most since arriving in Bayon School? And what do you appreciate the most since starting work here?

Its location! The school is located in a really exceptional place with all these gigantic trees. I have also been impressed by the fact that everything is given to the children to ensure that they can study in a good environment (canteen morning and midday, school supplies, uniform, …). I am touched by the atmosphere within the team of teachers and the solidarity between them. I also find that the pupils show great respect towards authority and the teachers. As a whole, the children are all quite honest.

Ecole primaire 4


What was the first thing you did?

For me, it seemed essential to get to know the children, their background and their families, in order to understand better the global project of the NGO. At the same time, I got in touch quickly with the local authorities (village chiefs, monks, …) to introduce myself. The school now participates once a month in an inter-school committee.


How do you perceive working with children who come from very poor backgrounds & whose families are very often unable to support them?

It is true that the pupils of the Bayon School are, for the most part, left to care for themselves. I worked for several years on the reintegration of young dropouts and so I make use of that experience as well as that of the current Bayon team. We work with a committee which summons the parents whose children miss too much school or who are no longer invested enough in the programme. It can be complicated to get the families to understand the importance of education. When the children fall behind and grow older (after Grade 6), it becomes delicate as they search for odd jobs to help support their family.

2. Ecole en 2019 v4


After eight months as headmaster of the Bayon Primary School, can you tell us about some of your achievements?

Firstly, some things have changed in human resources. Sothea has become the administrative manager and Loan the maintenance manager. Their roles are essential; I am training them and encouraging them to take on more responsibilities. The full team of teachers now takes part once a month in training programmes to help them with their teaching methods and the creation of their curricula; they are all very happy to participate. We have also implemented internal training with « school demonstrations ». Once a month, a teacher spends half a day in the class of a colleague to observe, pick up some good ideas and then introduce them in his/her own class.

We have also worked on the school surroundings and safety. I have requested that the APSARA authorities cut down the dangerous branches of dead trees and we have planted several areas with flowers and plants.

Lastly, as I was saying at the beginning, I have been working on promoting good relations between the monks from the pagoda and our team members. We are on their land and it is indispensable that we work together to ensure the future of our school.

Arbre 2


A last question: how do you manage to keep everybody motivated during the COVID-10 crisis?

At the beginning, we split the teachers into two groups to ensure social distancing. Some worked from home, whilst others came to the school to tidy up, decorate the classes and review the preparation of the lessons. Very early on, we set up distance learning for the pupils with work they could do at home. They come in groups of 5 at a time to pick up documents which they then bring back the following week. This system requires a great deal of organisation by the teachers. We are all hoping that we can reopen the school very soon.

 

Éducation par l’Éveil Artistique à l’École Primaire

Éducation par l’Éveil Artistique à l’École Primaire

Gilles, notre artiste au grand cœur est de retour à l’Ecole du Bayon ! Grâce à lui et pour la 5ème année consécutive, 3 semaines ont été dédiées à un projet artistique à l’école primaire avec les enfants. Cette année, réalisation d’une fresque sur le mur de l’infirmerie, création d’un mur végétal et décoration de meubles à chaussures ! On vous en dit plus sur ce fabuleux projet qui a fait l’unanimité pour petits et grands.

Gilles, retraité depuis quelques années et passionné d’art, vient nous rendre visite tous les ans et ce depuis 5 ans, pour faire partager sa passion aux enfants et éveiller leur curiosité.
Ce projet, qui tient particulièrement à cœur à l’Ecole du Bayon, est en parfaite harmonie avec notre volonté de développer une éducation et un apprentissage participatif, liant connaissances théoriques, développement personnel et savoir-être grâce aux différentes activités extra-scolaires récemment mises en place (sport, danse apsara, marionnettes traditionnelles khmères et arts plastiques). Durant 3 semaines, l’ensemble des élèves du grade 1 au grade 6 se sont relayés afin de laisser place à leur imagination, pour un rendu grandiose !
L’année dernière, 3 projets ont été réalisés lors de sa présence : la peinture du mur de la Cantine d’Elodie, la confection de supports de brosses à dents dans l’ensemble des classes, et une magnifique maquette éphémère de l’école primaire faite en cartons recyclés.

des élèves mangent dans une cantine

Cette année, Gilles et nos volontaires ont réfléchi à l’élaboration de nouvelles œuvres, durables dans le temps et intégrées aux murs de l’école. Au programme de cette année : une magnifique fresque réalisée sur le mur de l’infirmerie, la customisation de nos nouveaux meubles à chaussures, et un mur végétal, construit uniquement avec du matériel de récupération. Retour sur ces 3 œuvres.

1) Fresque murale de l’infirmerie :
Pour la 1ère semaine de ce workshop créatif, les enfants ont repeint les murs de l’infirmerie. Ils ont pris plaisir à peindre les dessins réalisés par la talentueuse Sreyleak, ancienne étudiante de la 1ère promotion de l’école de pâtisserie qui travaille aujourd’hui à nos côtés au Coffee Shop. Précision et rigueur furent au rendez-vous pour cette première étape réussie. Et le résultat est superbe, au plus grand plaisir de Jean-Pierre et Michèle, nos deux bénévoles en charge de l’infirmerie de l’école et des projets liés à la santé.

Des élèves peignent une fresque sur un mur

2) Décoration de meubles à chaussures :
Parce que l’entrée des classes avec les dizaines de petites chaussures éparpillées était parfois chaotique… Nous nous sommes dit qu’il était temps d’installer des meubles à chaussures devant toutes les classes. Et Gilles et les enfants leur ont donné vie !

Des élèves se tiennent debout à côté d'un meuble chaussure
3) Mur végétal et matériel de récupération :
Pour finir cet atelier en beauté, volontaires et staff se sont mobilisés pour réunir matériel de récupération en tout genre. Un joli mélange de pneus de vélo et de voiture, noix de coco, bouteilles en plastique et planches de bois. Un peu de bricolage et quelques coups de peinture plus tard… et notre mur végétal crée de toute pièce voit le jour !
Mur végétal
Petits et grands ont pris part à l’action, pour la plus grande joie de tous. Et c’est avec émotion et étoiles dans les yeux que Gilles a quitté l’école et les enfants en pensant déjà aux projets de l’année prochaine.
MERCI GILLES !

 

COLLABORATION INÉDITE AVEC PSE

COLLABORATION INÉDITE AVEC PSE

Comme présenté et voté lors de l’AG de juin à Paris, le projet de partenariat entre l’Ecole du Bayon et PSE est aujourd’hui effectif.
 
 
POURQUOI CE PARTENARIAT ?
 
L’École du Bayon , en plus de vingt ans d’existence, a progressé, s’est enrichie de talents, réalisations et initiatives, et reste une formidable aventure humaine qui participe activement au développement de nombreux enfants défavorisés de Siem Reap au travers de son école primaire, de son accompagnement des enfants dans le secondaire, de son école d’apprentissage en pâtisserie, de son Coffee Shop et aujourd’hui de son accompagnement des familles dans la création de cultures vivrières.
 
Mais dans le même temps nous avons fait quelques constats :
 
Nous n’avons plus la possibilité de nous agrandir (du fait de notre localisation au sein des temples), pour accueillir toutes les demandes, et elles restent nombreuses, ce qui conduit à des sélections difficiles. Mais aussi nos enfants de l’école primaire d’il y a vingt ans sont grands : nous les avons soutenus dans leurs études mais beaucoup d’entre eux attendent maintenant un métier. Enfin, notre fonctionnement sur le mode « small is beautiful » permet d’être créatif, flexible, réactif, et donc très « entrepreneurial » mais en revanche crée les fragilités inhérentes aux petites structures.
Nous nous sommes donc mis en quête d’un partenariat nous permettant de conserver nos valeurs, notre ADN, tout en ouvrant les portes de nouvelles initiatives, de débouchés professionnels pour les enfants et sécurisant l’Ecole du Bayon dans le long terme sur le plan organisationnel et sociétal.
 
 

 

Très vite nous avons compris que PSE, « Pour un Sourire d’Enfant », association créée en 1996 par Christian et Marie-France des Pallières était l’association idéale pour ce partenariat.
PSE est une organisation reconnue au Cambodge où elle a en charge plus de 6500 enfants et leurs familles, qu’elle soutient financièrement en école publique, mais dispose aussi de nombreuses écoles d’apprentissages permettant de former les élèves qui le souhaitent à des métiers très opérationnels.
PSE est principalement développée sur Phnom Penh avec quelques antennes en province, mais elle aussi, se trouve débordée par son succès et rencontre des difficultés d’accompagnement sur ses antennes de province.
Sur Siem Reap elle aide à ce jour 414 enfants en écoles publiques ainsi que 200 familles, au travers d’une dizaine de permanents (Assistance Sociale et Fonctions support) et possède aussi un centre d’accueil, à ce jour peu exploité, comprenant divers pavillons sur un grand terrain près du centre-ville.

Deux maisons et un jardin

Dans le cadre de notre accord les deux associations vont engager une coopération sur Siem Reap pour partager les savoirs faire et créer des synergies entre nos deux modèles et les équipes locales.

En parallèle les équipes des deux associations vont se regrouper dans le centre d’accueil de PSE Siem Reap. Ceci va permettre en particulier de libérer de la place dans l’école de pâtisserie pour l’agrandir, mais surtout ce centre va permettre de créer à l’avenir des structures d’accueil pour des étudiants en internat pour de futures formations, l’ambition étant surtout que les enfants des deux associations puissent bénéficier à terme de tous ces enseignements professionnels, qu’ils soient à Phnom Penh où à Siem Reap.
Et dans l’immédiat, le premier projet sur le site sera la création d’une ferme expérimentale de permaculture, qui sera la base d’une filière de formation professionnelle.
Nous sommes heureux de partager avec vous les premières images.

Des travaux pour aménager un jardin potager

Des gens travaillent dans un jardin

« SBEK THOM », OU THÉÂTRE D’OMBRES KHMER A L’ÉCOLE DU BAYON

« SBEK THOM », OU THÉÂTRE D’OMBRES KHMER A L’ÉCOLE DU BAYON

Le théâtre d’ombres au Cambodge, Sbek Thom en Khmer, est inscrit, depuis 2008, à l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Il met en scène des marionnettes plus ou moins grandes (pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de haut), fabriquées en cuir de vache ciselé. Considéré comme un art sacré durant la période angkorienne, les représentations de marionnettes n’étaient à l’époque données que lors d’évènements célèbres (nouvel an Khmer, anniversaire du roi et vénération des personnages illustres). Aujourd’hui, le Skeb Thom a dépassé ce cadre purement rituel pour devenir un symbole à part entière de la culture artistique khmère.
A l’Ecole du Bayon, il nous a donc paru essentiel de faire perdurer cette tradition. Et la consolidation de nos cours extra-scolaires fait partie intégrante de ce processus. Après le développement de nos cours de sport, d’arts plastiques et de danse apsara, l’introduction des cours de marionnettes khmères permet de lier histoire, créativité et esprit d’équipe.
Professeur de marionnettes et enfants dans le fond
Découvrez dès à présent Tob Leang, notre nouveau professeur de marionnettes à l’Ecole du Bayon. Tob Leang a été formé à l’histoire et à la fabrication de marionnettes pendant 3 ans chez Bambu Stage, une entreprise sociale basée à Siem Reap qui vise à mettre en valeur le talent de jeunes artistes à travers l’artisanat et la culture traditionnelle khmère. Il rejoint aujourd’hui l’équipe du Bayon pour transmettre son savoir à nos élèves de l’école primaire.
Notre objectif est ambitieux : donner la première représentation de théâtre d’ombres à l’Ecole du Bayon d’ici la fin du premier semestre ! Mais de nombreuses étapes doivent être intégrées avant cette phase ultime.
outils pour fabriquer des marionettes
Première étape de l’apprentissage : appréhender et reconnaître l’ensemble des outils utilisés pour fabriquer les marionnettes. Le « taillage » du cuir est une technique complexe. Les enfants seront en mesure de choisir l’outil le plus adapté à utiliser en fonction de la forme souhaitée de leur marionnette.
Une fois cette 1ère étape acquise, place à la fabrication des marionnettes. Munis d’un piquet et d’un marteau, les enfants apprennent pas à pas à tracer des lignes droites ; s’en suit les premiers tests de réalisation de marionnettes. Sachant que cette pratique nécessite une certaine dextérité et précision de la part de nos élèves, l’équipe du Bayon a convenu que les cours de marionnettes ne démarreraient qu’à partir du grade 2 (7-8 ans).
Students-puppets-1

Une fois les petits pantins fabriqués, il reste encore une étape primordiale à l’accomplissement de notre tâche, et pas des moindres : l’apprentissage du scénario et la mise en scène des marionnettes, pour une future représentation réussie.
Ce scénario, que Tob Leang a longuement mûri avant son arrivée, nécessite beaucoup d’attention et de concentration de la part des enfants : la preuve en image !
Enfants apprenant un script pour spectacle
A l’heure où nous écrivons cet article, les enfants ont avancé à la vitesse de l’éclair, et la plupart des marionnettes sont déjà fabriquées. Pour ce qui est de la représentation finale de fin de semestre… Rendez-vous fin mars !Un grand merci à la Fondation Insolite Bâtisseur – Philippe Romero, qui a contribué au financement de ce nouveau cours complémentaire.
UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS A L’ÉCOLE DU BAYON

UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS A L’ÉCOLE DU BAYON

Une année de plus s’achève à l’Ecole du Bayon… Et à peine terminée, une nouvelle promotion d’étudiantes a rejoint la formation tandis que 19 petites têtes brunes ont rempli les bancs vides de la classe de maternelle. La vie d’une école est ainsi : certains vont de l’avant et laissent la chance à d’autres d’intégrer notre structure. Ça bouge et c’est tant mieux ! Des envies émergent, les idées fusent, les choses se concrétisent, les équipes se motivent et de nouveaux projets voient le jour…

 enfants de maternelle et leur professeure

L’année scolaire 2018/19 avait démarré à l’école primaire avec une grande réforme du système d’enseignement suite aux recommandations apportées par Rodrigo et Anaïs venus réaliser un audit de notre système pédagogique. Un nouveau directeur a été recruté et l’équipe des professeurs a été renouvelée pour favoriser les pleins temps et ainsi des plages horaires disponibles pour mettre en place des cours de soutien pour les élèves en difficultés. Deux bâtiments ont ouvert leur porte : une classe informatique, destinée aux élèves des grades 5 et 6, ainsi qu’une bibliothèque avec plus de 400 références de livres en khmer. Une toute nouvelle cantine ainsi qu’un système de gestion des eaux flambant neuf ont été inaugurés. Ces investissements n’ont été possibles que grâce au précieux soutien de nos sponsors et de nos généreux donateurs. Sans eux, nous n’irions pas aussi loin. Un grand MERCI !

2 personnes posent

Nos étudiants du secondaire ont poursuivi les rencontres métiers mensuelles avec des professionnels qui sont venus présenter leur profession. Créatrice d’une marque de bijoux, RH dans une agence de voyage, comptable dans une ONG, manager dans un hôtel : des métiers divers qui leur parlent et leur permettent de se projeter dans un avenir professionnel finalement pas si lointain. Ils ont aussi eu cette année la chance de participer à un échange interculturel riche en émotions avec des étudiants du lycée français de Singapour.
Les potagers du Bayon n’ont jamais autant produit puisque cette année, la cantine a été alimentée à 80% en légumes produits localement et de façon écologique, dans les jardins des 8 familles impliquées dans le projet. Chaque jour, 25 kg de légumes arrivent en moto, tuktuk ou même en vélo à la première heure pour permettre à nos cuisinières de préparer le repas des 250 élèves qui débutent leur déjeuner dès 11h pour les plus jeunes. Maintenir la motivation des familles est un défi de taille ! Le métier de maraîcher est une entreprise du quotidien et ne permet pas de repos. Nous avons, cette année, équipé chaque famille d’un système d’arrosage automatique, leur permettant de dégager du temps pour d’autres activités : désherber, récolter, traiter les maladies, etc.

agricultrice dans son champ

A l’école de pâtisserie, la cinquième promotion d’étudiantes a permis de remettre un diplôme à 21 jeunes filles parties fin août dernier vers un avenir professionnel sécurisant dans les hôtels de Siem Reap ou de Phnom Penh et/ou dans des boulangeries-pâtisseries en recherche de main d’œuvre qualifiée. Arrivées fin septembre 2018, les étudiantes que nous avons connues ne sont plus les mêmes. Timides, réservées et très peu sûre d’elles en début de formation, elles repartent confiantes et forte d’une compétence qu’elles peuvent et savent mettre en avant. Nous sommes vraiment dupés par leur capacité d’apprentissage en 12 mois seulement !

5ème promotion de l'école de pâtisserie

La nouvelle promotion accueillie fin août 2019 a fait ses premiers pas dans le tout nouveau Bakery Lab que nous venons d’inaugurer et qui va nous permettre de former plus et dans de meilleures conditions.L’Ecole du Bayon avance… Grâce à ses équipes et à ses nombreux et fidèles donateurs qui croient en son projet. Continuons ensemble !

Vous trouverez ici le rapport d’activité de l’année 2018/2019 pour plus de détail sur nos actions.

DES VACANCES DANS LES TEMPLES D’ANGKOR…

DES VACANCES DANS LES TEMPLES D’ANGKOR…

Les AuVERT’gnats, un groupe de compagnons du Puy-de-Dôme composé de quatre filles et quatre garçons, a proposé une candidature riche et détaillée qui a motivé notre choix. Forts d’une expérience de deux semaines dans les Alpes où ils ont aidé un éleveur de vache laitière pour la traite et les différentes tâches de l’alpage, l’équipe s’est soudée au travers de valeurs fortes de solidarité et d’entraide ; valeurs qu’ils ont su mettre en œuvre durant un mois à l’Ecole du Bayon.

des étudiants découpent des papiers de couleur

Le camp d’été d’août 2019 a pris une autre tournure puisque nous avons souhaité cette année, que les scouts travaillent en collaboration avec les étudiants boursiers de l’association. En effet, l’Ecole du Bayon continue de soutenir certains étudiants après le grade 12 en leur offrant une bourse d’étude. Cinq d’entre eux se sont rendus disponibles pour donner de leur temps aux côtés des scouts et pour créer et organiser des activités ensemble.

Un premier temps de rencontre a permis aux deux groupes d’échanger afin de s’organiser et bâtir un calendrier commun. Une semaine était d’avantage réservée aux jeux khmers et la semaine suivante aux jeux français, l’autre nationalité découvrant ainsi les spécificités des divertissements de chaque culture.

un scoot joue avec un jeune enfant

Les scouts ont proposé des jeux que les enfants khmers ne connaissaient pas. Leur préférence s’est tournée vers les jeux collectifs et sportifs comme la balle au prisonnier, poule-vipère-renard (les vipères attrapent les renards qui eux attrapent les poules qui elles mangent les vipères !) ou encore le jeu des planètes. Ils ont alterné entre des activités sportives et des activités artistiques (collage, décoration, peinture…) pour permettre de faire des petits groupes. Entre 50 et 80 enfants étaient présents chaque matin et chaque après-midi. Le summer camp était ouvert à partir du grade 2.

Les scouts ont beaucoup apprécié agir aux côtés des étudiants boursiers. Ils considèrent ce partenariat franco-khmer comme essentiel car il leur a permis de mieux appréhender la culture et d’avoir accès à des informations qu’ils n’auraient pas compris autrement. Certains se sont rendus dans une famille et ont pu ainsi découvrir les maisons de nos élèves. Ils retiennent des moments forts en émotion lors de chants et de danses avec les enfants. Ils ont adoré jouer dehors et être surpris par la saison des pluies et malgré tout, continuer à jouer sous le déluge ! Leur moment préféré reste une baignade dans un des bassins des temples d’Angkor avec les plus grands (11 – 14 ans)…

des scoots jouent avec des enfants


Ils ont parfois trouvé les journées un peu longues, car animer autant peut être très fatigant. Avec le temps, ils se sont mieux organisés et ont appris à connaître les enfants, leur prénom et leur personnalité et des échanges riches et sincères en ont découlé. Quand on leur demande leur plus grande difficulté, certains ont répondu : « la faim ! ». En effet, à la cantine de l’école c’est riz et soupe de légumes/viande tous les midis. Cela peut être lassant pour les appétits français.

Le groupe de jeunes scouts aura été très professionnel et très courageux (20 kilomètres de vélo tous les jours pour le trajet jusqu’à l’école). Ils ont menés leurs activités avec entrain et respect. Nous les remercions vivement de leur engagement auprès de l’Ecole du Bayon !