Quatre leçons à retenir de cette année exceptionnelle

Quatre leçons à retenir de cette année exceptionnelle

Thorth, Vantha, Rithy, Sakoth et Soky reviennent avec leurs mots sur ces deux dernières années et sur les enseignements qu’ils en ont tirés. Quels outils allons-nous garder par la suite ? Qu’avons nous appris ?

Résilience, solidarité et adaptabilité : autant de termes qui ont su guider leur travail et devenir le moteur de leur engagement.

Leçon #1 : apprendre à anticiper pour mieux appréhender

Si vous demandez à Thorth, directeur adjoint et exécutif de l’Ecole du Bayon au Cambodge, ce qu’il retient de l’année passée, ses premiers mots sont “imprévisible” et “stressant”. En effet, son objectif principal durant ces derniers mois a été de “s’assurer que nous serions capable de maintenir l’éducation de tous nos élèves à un niveau stable : nous avons dû considérer quelles étaient les actions essentielles sur lesquelles nous devions nous mobiliser et quelles sont celles que nous pouvions ralentir, pour être certains de répondre à cet objectif malgré la situation”. 

Il explique qu’il a fallu se concerter, débattre et prendre des décisions pour répondre à l’urgence, sans pour autant savoir comment la crise évoluerait : “cela m’a appris à davantage analyser et me questionner sur les enjeux futurs pour anticiper du mieux possible ce type de situations, bien qu’elles soient exceptionnelles”.

“Nous avons appris comment nous adapter rapidement et nous avons pu trouver une solution à chaque problème grâce à l’engagement de toute l’équipe. L’enjeu a été d’avancer jour après jour, et de penser nos actions à court-terme pour s’assurer une efficacité optimale.”

Thorth, directeur adjoint et exécutif.

Leçon #2 : mieux communiquer pour prendre conscience des besoins de chacun

La mise en place de cours en ligne au sein de nos formations et l’obligation de se déplacer dans les villages auprès de nos élèves de l’école primaire nous ont permis de nous rendre compte qu’il était essentiel d’être à l’écoute de chacun.
Nous avons pris conscience des besoins de chacun car nous étions avec eux quotidiennement, dans leurs villages et leur environnement. Nous avons pu discuter avec les parents, notamment ceux dont les enfants sont les plus en difficultés. Aujourd’hui, cela nous permet de retrouver les élèves à l’école en sachant quels sont ceux que nous devons suivre de manière plus rapprochée, et ce même si nous retrouvons un fonctionnement normal.”
Vantha, directeur de l'école primaire.

En ayant développé l’enseignement en ligne, via Zoom, Youtube et Telegram, nos étudiantes de l’école de pâtisserie ont pu utiliser ces différents canaux de communication pour être en contact permanent avec nos équipes et leurs camarades. Sokly, notre professeure de pâtisserie et Rithy, nouveau directeur de l’école de pâtisserie, n’ont donc jamais été déconnectés de la réalité de chacune, bien au contraire.

Chaque plateforme avait son utilité. Zoom a été le moyen de discuter ensemble des questions en lien avec les cours mais également l’espace où les étudiantes pouvaient échanger entre elles et s’entendre de vive voix. Youtube a permis aux élèves de réviser à leurs rythmes et de préparer leurs questions pour nos rencontres en ligne. Enfin, Telegram a été notre outil principal pour discuter de ce qui est moins formel, mais d’autant plus important en cette période : comment se sentent-elles, leurs émotions face à la crise et comment pouvons nous les aider. Cela nous a permis de garder le lien avec elles et de leur montrer que nous étions à leur écoute.

Rithy, directeur de l'école de pâtisserie.

Leçon #3 : privilégier le circuit court et local

Lorsque la ville de Siem Reap s’est fermée et que toutes les activités ont été suspendues, l’équipe du Projet Potagers s’est retrouvée face à un dilemme de taille : comment écouler les productions de légumes de nos farmers et éviter les pertes ? 

La plupart des farmers ne pouvaient plus se déplacer entre les villages tandis que les quantités de légumes ne cessaient de s’accroître. Elles n’avaient donc aucun moyen de vendre leurs légumes, et il a fallu trouver des solutions. Nous avons donc travaillé avec l’équipe sociale et celle du follow up pour distribuer ces légumes à nos familles. Nous avons décidé de racheter leurs légumes pour les redistribuer par la suite. Ainsi, elles étaient assurées d’avoir un revenu pour prendre soin de leurs familles, et nous assurions à nos bénéficiaires d’avoir de quoi se nourrir malgré la perte de leurs emplois.” nous présente Sakoth, manager du projet potager et de l’école d’agroécologie. Ce projet a renforcé le travail de nos farmers et leur a fait prendre conscience du rôle qu’elles jouent dans la chaîne d’entraide du Bayon. Elles sont de plus en plus motivées à apprendre et à s’investir davantage pour que cela profite à tous.” 

D’un point de vue plus global, l’arrêt du tourisme a eu un impact considérable sur nos activités et principalement celle du Coffee Shop. Pour Thorth, cela a été l’occasion de prendre conscience qu’il fallait repenser notre travail auprès de la population locale, pour ne pas se retrouver dépendants des touristes. “La fermeture du Coffee Shop n’a pas été facile à gérer puisque ce sont ces revenus qui financent notre formation en pâtisserie. Il a fallu trouver de nouvelles solutions. Aujourd’hui, nous avons pris conscience de la nécessité de développer des produits locaux pour que nous puissions avoir une clientèle locale et accroître notre visibilité à Siem Reap.

Sreyleak, gérante du Coffee Shop.

Leçon #4 : mieux travailler en équipe pour plus d’efficacité

L’équipe sociale, en relation permanente avec nos étudiants et leurs familles, est au cœur de nos actions depuis de nombreux mois. Leur travail a été essentiel pour effectuer un suivi de nos familles et répondre efficacement à l’urgence. Soky, responsable de l’équipe sociale, se dit aujourd’hui fière du travail accompli par ses collègues.

Nous avons dû travailler main dans la main et cela n’a pas été toujours facile. Il a fallu penser nos actions en tant qu’équipe, pour se diviser les tâches. Nous nous sommes rendus compte de ce que nous devions faire et préparer pour être plus efficace sur le terrain. Je suis vraiment fière de notre travail ; nous avons été très occupés et il a fallu travailler dur mais nous n’avons jamais cessé d’agir en pensant aux familles et aux enfants.”

Soky, responsable sociale.

Au-delà de l’équipe de l’Ecole du Bayon, il a également fallu travailler avec les autorités locales, puisqu’il était difficile de se déplacer. “Nous avons travaillé conjointement avec les chefs des villages et des communes. Ils ont souvent fait le relai entre nos bénéficiaires et nos équipes, ce qui nous permettait de garder un lien, même lorsque nous ne pouvions circuler entre les zones.” explique Thorth.

Nous retenons de cette période la puissance d’un travail en équipe : nous pouvons nous aider les uns des autres pour ainsi aider ceux qui sont le plus dans le besoin. Grâce à tous ces enseignements, l’équipe est aujourd’hui d’autant plus soudée. 

Des paniers d’urgence pour faire face à une crise qui s’intensifie

Des paniers d’urgence pour faire face à une crise qui s’intensifie

Pour atténuer les effets de la crise sur nos bénéficiaires, nous avions mis en place dès mars 2020 des distributions hebdomadaires de nourriture. Le Bayon s’était ainsi mobilisé pour racheter une partie de la production de légumes cultivés par les farmes que nous accompagnons dans le cadre du programme Green Farming, afin de les redistribuer gratuitement, chaque semaine, aux familles de nos bénéficiaires. Cette initiative représentait pas moins 300 kg de légumes par semaine et permettait à ces femmes qui travaillent ardemment de continuer à générer un revenu tout en fournissant une nourriture variée aux familles. Pour celles qui avaient vu leurs conditions de vie se dégrader sévèrement à cause de la crise, des distributions bi-mensuelles de riz, dont la quantité est déterminée en fonction du nombre de personnes composant le foyer, étaient également effectuées en complément.

Aujourd’hui, face à une situation qui persiste et s’aggrave chaque jour, cette aide ne suffit plus à assurer une alimentation décente à la plupart des familles que nous soutenons. C’est pourquoi nous avons décidé de renforcer les distributions de légumes, étendre celle de riz à tous nos bénéficiaires et proposer également des compléments alimentaires sous forme de paniers repas d’urgence. A minima, cette initiative sera maintenue jusqu’à la réouverture des écoles afin de soulager les familles qui doivent désormais prendre à leur charge ces repas supplémentaires.  Elle permettra également de s’assurer que les enfants disposent toujours des ressources nécessaires à leur bon développement.

 

Parce qu’une alimentation saine et un soutien des familles sont des facteurs clefs dans la réussite scolaire de l’enfant, nous nous efforcerons toujours de leur donner les moyens de se nourrir et vivre dignement.

L’Ecole du Bayon, de l’expérience à l’apprentissage

L’Ecole du Bayon, de l’expérience à l’apprentissage

Témoignage de Romain, chargé de projet santé et social depuis plus d’un an et demi à l’Ecole du Bayon, et dont l’aventure se termine aujourd’hui. Il revient sur son parcours et son expérience ici au Cambodge.

Après plus d’un an et demi à l’Ecole du Bayon, il est venu pour moi le moment de clore ce chapitre et d’entamer une nouvelle page, avec d’autres projets en France.

C’est avec le cœur lourd que j’écris ces quelques lignes sur mon expérience. Et avec tristesse que je quitterai ce beau pays ! D’abord, parce que je ne reverrai pas les écoles ouvertes. Ces enfants, courant, jouant, criant, riant, en un mot heureux d’être à l’école. Ces jeunes femmes, à la conquête d’une vie meilleure, partageant des moments de complicité malgré la barrière de la langue. Des souvenirs joyeux, qui remontent déjà à plusieurs mois, mais que je chérirai pour longtemps. Ensuite, parce que les Cambodgiens, qui ont tant souffert dans un passé pas si lointain et affrontent une nouvelle crise d’ampleur m’ont beaucoup appris sur la vie, la joie, la tristesse, etc. Avec un sourire toujours accroché sur leurs visages, ils traversent les épreuves là où beaucoup auraient déjà flanché. Grâce à eux, c’est avec un œil neuf et une pensée différente que j’aborde le futur !

J’ai eu la chance, grâce à la souplesse du Bayon, de naviguer à travers les programmes, d’abord par la réalisation d’un diagnostic du projet Santé et l’accompagnement des activités sportives et artistiques à l’école primaire, ensuite comme « facilitateur » auprès de l’équipe sociale et par la mise en place de la base de données médico-socio-éducatives, et enfin en charge du projet de coopération entre BED et PSE Siem Reap. J’ai pris plaisir à travailler avec chacun ; tous ces collègues plus impliqués les uns que les autres et qui font vivre cette belle histoire qu’est le Bayon.

Attention, tout n’a pas été facile. Nouvelle culture, nouvelles façons de travailler ; loin des mentalités françaises et de ma première expérience professionnelle. Il faut donc s’adapter, mais qu’est-ce qu’on en ressort grandi. Quel plaisir ensuite de voir se réaliser les projets pensés et mis en place main dans la main avec les Cambodgiens !

Ensuite est arrivé le COVID-19, tout a été perturbé ; les plans à 3 ans tombent à l’eau, les projets sont chamboulés, les priorités changent, les actions doivent être réadaptées quotidiennement. Les équipes éducatives se sont employées à expérimenter et innover pour trouver toutes les solutions possibles afin de limiter le retard scolaire engendré par les fermetures d’école. L’équipe sociale et santé s’est démenée pour apporter l’aide nécessaire aux familles, ici en riz, là en légumes avec l’aide de l’équipe green farming, ailleurs en soutien médical, etc. Pour cela, nous pouvons leur tirer un grand coup de chapeau. Malgré une situation qui s’améliore nettement en France, avec des restrictions qui disparaissent les unes après les autres, n’oublions pas que ce virus continue de faire des dommages dans d’autres régions du monde, parmi les plus pauvres malheureusement. Ici, malgré le faible nombre de cas et de décès pour le moment, l’éducation d’une génération est sacrifiée… Les inégalités, déjà criantes, vont s’accroitre. Le futur s’annonce complexe. Plus que jamais, le rôle de l’Ecole du Bayon sera indispensable.

Mais dans chaque crise, il y a des opportunités à saisir. Pour Siem Reap, qu’un nouveau modèle touristique s’impose et bénéficie au plus grand nombre. Pour le Bayon, que cette période extrêmement difficile ait rendu notre modèle plus résilient et nos équipes plus soudées, au profit des bénéficiaires.

Malgré la tristesse du départ et l’appréhension du retour en France, c’est avec fierté que je mesure le chemin parcouru. Fierté d’avoir mis à profit mes compétences pour les plus défavorisés ! Fierté d’avoir réussi à m’intégrer dans cet environnement multiculturel ! Fierté d’avoir contribué à tous ces beaux projets !

Pour conclure, en premier lieu, je souhaite le meilleur à tous les élèves présents et futurs du Bayon, qu’ils soient à l’école primaire ou dans le programme Follow-up ; qu’ils soient à l’université ou en formation professionnelle. Je sais qu’ils seront encadrés au mieux par l’équipe pour leur permettre d’atteindre leurs rêves.

Enfin, je remercie tous mes collègues, membres de la famille Bayon ici au Cambodge, pour leur accueil chaleureux et leur générosité. Je ne vous oublierai pas, et je continuerai de suivre vos nombreuses réussites de loin !

Ecole du Bayon – Faire face au Covid

Ecole du Bayon – Faire face au Covid

Cela fait presque quatre mois que le Covid-19 s’est répandu sur l’ensemble de la planète. Même si le Cambodge n’a répertorié officiellement que très peu de cas et aucun décès, le pays n’est pas épargné et les habitants souffrent de la perte de leur emploi et du manque d’activité touristique. L’Ecole du Bayon a essayé de réagir au mieux pour aider les familles dans cette crise inédite.

 

Soutenir les familles – La première urgence.

Depuis mi-mars, plus aucun touriste n’est entré dans le pays et une grande majorité d’hôtels, de restaurants et de spas ont fermé leurs portes, laissant des milliers de travailleurs sans emploi et sans aucune compensation de la part de l’état cambodgien. Beaucoup de nos familles sont victimes de cette crise et ont souvent perdu l’unique source de revenu qui permettait de subvenir aux besoins vitaux de 8 à 10 personnes. D’autre part, les enfants qui allaient à l’école étaient nourris matin et midi à la cantine, une charge en moins pour les parents ou les grands-parents. Ils sont dorénavant à la maison et doivent être nourris trois fois par jour.

Face à cette situation critique, l’Ecole a réagi vite. Dès la première semaine, tous les légumes produits par les farmers investis dans le projet des potagers, ont été rachetés par l’ONG pour ensuite être distribués gratuitement aux parents des élèves de l’école. Cela garantie un maintien de salaire pour ces femmes et l’assurance que les enfants continuent de manger des légumes sains. De plus, les équipes sociales ont effectué une étude précise des familles dont la situation était vraiment critique et des distributions de riz ont débuté dès la deuxième semaine de fermeture de l’école. Un soutien précieux de nos donateurs et de l’entreprise Cambodgienne AMRU RICE a permis d’aider au financement du riz et de légumes.

Fermeture de l’école de pâtisserie et du Coffee Shop – Et la suite ?

A l’Ecole de pâtisserie, nous avons dû renvoyer les 26 étudiantes dans leurs familles et par voie de conséquence et obligation, fermer le point de vente. Le Coffee Shop de la Bayon Pastry School, ouvert il y a maintenant plus de 4 ans, permet de financer 50% du budget lié à la formation en pâtisserie/boulangerie. Sa fermeture engendre une perte de revenus importante pour l’ONG que nous avons en partie compensée grâce à la générosité de nos donateurs. Après deux semaines d’ajustement et de vacances pour les équipes du service et de la cuisine, nous avons lancé plusieurs chantiers pour se préparer à la réouverture : inventaire, rangement, plantations dans le jardin, peinture des murs, grand nettoyage… Les membres de l’équipe ont en fin de compte été bien occupés et le Coffee Shop a finalement rouvert ses portes mi-juin. De plus, Sokhouern et Sokly ont élaboré une toute nouvelle gamme de pain avec une dizaine de références dans le but de les vendre dans notre future boulangerie. Elles ont eu le temps de tester de nouvelles recettes pour assurer une gamme variée que nous pourrons proposer aux hôtels et aux restaurants dès la réouverture de l’activité. Enfin, depuis fin avril, les professeurs de l’école ont lancé les cours en ligne pour nos étudiantes. Chaque jour, elles reçoivent des vidéos et des appels pour les maintenir au fait et leur faire réviser leurs leçons.

Suivi social, enquête et bilans.

Les équipes sociales sont très investies durant cette période. Elles ont tout d’abord travaillé dans l’urgence pour identifier les familles rencontrant des difficultés soudaines, pour pouvoir les aider au mieux. Mais ce temps de crise est aussi l’occasion de prendre du recul et d’analyser l’impact de nos actions sur les enfants et leur éducation. Une étude approfondie a été menée auprès des alumnis de l’école de pâtisserie. L’objectif : mettre à jour les données de nos anciennes étudiantes, analyser leur parcours et faire le point sur leur situation entre un à cinq ans après l’obtention de leur diplôme.

 

Et la communication ?

Nous avons lancé un grand chantier pour la refonte du site Internet de l’Ecole du Bayon. Vous le découvrirez bientôt ! Et nous essayons de rester en contact au mieux avec tous les amis de l’Ecole du Bayon, que nous savons à nos côtés. Un grand merci à vous tous pour l’aide que vous nous avez apportée pour faire face à cette crise et aider au mieux nos familles. Nous espérons très vite pouvoir rouvrir les écoles et retrouver les visages souriants des enfants qui jouent dehors.

 

Graine de Champions !

Graine de Champions !

Le programme sportif de l’école primaire du Bayon est né début 2018 et s’est rapidement développé depuis 2 ans et demi. Les élèves pratiquent de façon hebdomadaire de multiples sports à l’école et sont engagés durant l’année dans différents matchs ainsi qu’une compétition officielle : le championnat régional inter-écoles. Découvrez les prouesses de nos champions en images !


Afin de compléter le programme classique suivi à l’école primaire du Bayon et dans notre volonté d’une approche pédagogique différente, centrée sur les besoins de l’élève et qui se matérialise également par des cours d’arts, les cours de sport hebdomadaires ont été introduits en février 2018 pour les Grades 2 à 6, avec le recrutement d’un professeur de sport. Ces cours ont été par la suite élargis au Grade 1 à la rentrée scolaire d’octobre 2018. Pour poursuivre ces efforts et proposer à nos élèves un programme sportif de qualité, nous avons aussi augmenté le temps consacré dans l’emploi du temps en 2019-2020 en passant de 40 minutes à 1 heure 20, chaque semaine.

Enfants sur un terrain de foot
Chuon Dorl est notre professeur de sport diplômé et formé notamment par l’association Kampuchea Balopp, qui fait la promotion du sport au Cambodge
Les cours de sports permettent aux élèves de développer des aptitudes qui ne sont pas forcément enseignées dans les autres matières :
  • Esprit d’équipe
  • Confiance et dépassement de soi
  • Goût de l’effort
  • Respect des autres et des règles
  • Esprite d’initiative et de responsabilité
  • Sens de l’engagement.

Ces cours sont aussi un moment pour se dépenser et s’amuser en découvrant différents sports et activités ludiques.


A la rentrée 2018, tous les élèves du primaire ont reçu un uniforme de sport floqué à l’effigie du Bayon (short et t-shirt). Ces uniformes seront renouvelés à la rentrée 2020. L’école du Bayon a de plus consenti de gros investissements pour faire de l’école un endroit adapté à la pratique sportive. Des équipements sportifs ont été installés, notamment des buts de foot et un bac à sable pour l’athlétisme, et du petit matériel sportif a été acheté (plots, chasubles, ballons). Grâce à ces investissements, les élèves peuvent maintenant s’essayer à de nombreux sports : football, volleyball, saut en longueur, saut en hauteur, course à pied.

Enfant qui saute en longueur devant camarades

En 2019, pour la première fois de son histoire, l’Ecole du Bayon a participé au championnat régional inter-écoles, organisé par le Gouvernement et avec de nombreux sports au programme : football, basketball, volleyball, athlétisme. En football, une équipe masculine, une équipe féminine et une équipe mixte se sont engagées dans l’aventure.

En 2020, l’expérience a été renouvelée et encore plus d’enfants ont pu participer à cet événement. Ils étaient 30 inscrits répartis entre l’équipe de football masculine et l’équipe d’athlétisme mixte avec plusieurs disciplines au programme : saut en hauteur, saut en longueur, sprint, course à pied, relais et épreuves mixtes (s’apparentant à un pentathlon). En amont de la compétition, des sessions d’entraînement spécifiques pour nos petits champions ont été organisées, avec entre autres deux matchs de football contre d’autres écoles primaires à l’issue desquels notre équipe est sortie doublement victorieuse.

Enfants qui s'étirent avant de faire du sport

En 2020, l’équipe de football n’a pour la 2ème année malheureusement pas passée le premier tour mais nous n’abandonnons pas et préparons l’année prochaine avec enthousiasme. En athlétisme, pour notre première participation, les résultats ont été excellents, avec notamment 2 podiums et trois 4èmes places :

  • 1er en saut en longueur chez les garçons
  • 3ème en relais féminin
  • 4ème en saut en hauteur chez les filles
  • 4ème en sprint chez les filles
  • 4ème en course à pied chez les filles.

Le championnat inter-écoles est pour beaucoup d’élèves l’unique occasion de faire du sport en conditions réelles de compétition ! C’est un moment de l’année particulièrement attendu par les élèves, au cours duquel ils représentent fièrement les couleurs de leur école. L’engouement et la progression des enfants en si peu de temps confirment l’importance et la réussite des activités sportives proposées à l’école.

Enfants face à face match de foot

Pour l’année scolaire 2020-2021, l’Ecole du Bayon souhaite poursuivre ses investissements dans les équipements sportifs, notamment à travers l’installation d’un terrain de volleyball, la rénovation du bac à sable et l’achat de haies. De plus, nous aimerions inscrire les élèves dans différents sports au championnat inter-écoles, pour donner la chance à plus d’enfants de participer à cet événement. Où évidemment l’objectif sera de participer et de s’amuser… en  tentant de rapporter le plus de médailles possibles !

Santé au Cambodge : Diagnostic sanitaire auprès des familles des élèves de l’École Primaire

Santé au Cambodge : Diagnostic sanitaire auprès des familles des élèves de l’École Primaire

L’Ecole du Bayon souhaite en 2020 apporter une aide concrète en matière de santé et d’hygiène aux familles des élèves scolarisés à l’école primaire. Les enquêtes sociales annuelles réalisées auprès des familles se sont donc doublées d’enquêtes médicales pour bénéficier d’une vision exhaustive de la situation et ainsi identifier les actions prioritaires à mettre en place pour améliorer leurs conditions sanitaires. Retour sur ces visites et l’objectif de ce suivi grâce au témoignage de Romain, notre volontaire – référent santé.

Jusque-là réservé aux enfants, que ce soit de l’école primaire, de l’école de pâtisserie ou des lycéens, le projet Santé de l’association s’organise aujourd’hui autour de la visite médicale annuelle réalisée par Jean-Pierre et Michèle, nos référents médicaux bénévoles. Suite à leurs recommandations, les élèves concernés bénéficient de soins bucco-dentaires et ophtalmologiques, via des partenariats avec d’autres structures de santé. Les éventuels cas complexes sont pris en charge et réorientés vers les hôpitaux compétents. Pendant leur présence, l’infirmerie animée par Jean-Pierre et Michèle fait également le plein tous les jours. Enfin, des kits d’hygiène sont distribués trimestriellement à tous les élèves. 

 2 infiermiers se tiennent debout avec deux enfants
L’équipe Santé est cette année composée de Jean-Pierre, Michèle, Soky et moi-même, volontaire d’un an et nous sommes en cours de recrutement d’un infirmier scolaire.

Notre volonté est à présent de renforcer, de développer et surtout d’ouvrir ce projet Santé aux familles. Pour mener à bien cet objectif et identifier les champs d’action prioritaires à traiter, nous avons pris le parti de réaliser un état des lieux global et approfondi de la situation santé et hygiène dans les familles. Nous avons profité des enquêtes sociales réalisées annuellement pour enquêter auprès d’elles la thématique de la santé. Le périmètre de l’étude s’est concentré aux familles des élèves de l’école primaire.

Un questionnaire a été élaboré en concertation entre l’équipe sociale et l’équipe Santé. Les sujets sont nombreux : logement, accès à l’eau, santé maternelle, historique médical, rôle des croyances locales, recours aux soins et lieux de prise en charge, dépenses médicales.

Quatre personnes sont assises en tailleur par terre, une se fait ausculter par un médecin
Entre décembre et début mars, les 162 familles de l’école primaire ont été rencontrées pour comprendre leur situation et échanger avec elles autour de leurs problématiques. Toutes les visites ont été réalisées à minima avec Jean-Pierre, notre médecin, et l’un de nos 3 assistants sociaux khmers, Soky, Chhein et Srotom. Les familles ont accueilli favorablement cette enquête ; elles se sont livrées avec confiance sur leurs difficultés et sont maintenant en attente des réponses que nous pourrons leur apporter.

Tant les éléments déclaratifs récoltés lors des enquêtes que les observations visuelles réalisées sur le terrain sont importantes. Ces informations sont précieuses et nous donnent une vision plus claire de ce que sont les conditions sanitaires actuelles des enfants de l’école primaire une fois la journée à l’école terminée et rentrés chez eux.

Les conclusions de ce diagnostic sanitaire seront synthétisées dans un rapport courant avril, qui exposera précisément la situation actuelle et la stratégie que nous souhaitons mettre en place pour y répondre.

3 personnes remplissent un questionnaire dehors
Néanmoins, les premiers résultats sont déjà connus. De nombreux sujets sont communs :
• L’accès à l’eau potable et à des toilettes propres ne sont pas encore généralisés ;
• Les fausses couches et avortements provoqués sont nombreux ;
• Les addictions à l’alcool et à la cigarette sont un problème majeur ;
• Les problématiques dentaires sont prégnantes, tout comme les cas d’hypertension artérielle mal soignés ;
• Enfin, la prise médicamenteuse est aléatoire et irrégulière et nous assistons à un renoncement aux soins, qui sont liés à des questions d’éducation, de coût et d’organisation des familles ; ce qui mériterait un suivi médical renforcé.

Mais certaines situations médicales sont particulièrement complexes et demanderont une réponse individualisée.