Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

 

 
Vantha HEM – A droite sur la photo

 

En novembre 2019, Vantha HEM a rejoint les équipes de l’Ecole du Bayon en tant que directeur de l’Ecole primaire. Riche d’un parcours varié, il a rapidement trouvé sa place auprès des équipes. Découvrons plus en détail ses motivations et son travail depuis maintenant 8 mois !


Vantha, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 42 ans, je suis marié et j’ai un enfant. J’ai débuté ma carrière en tant que professeur des écoles puis j’ai évolué pour prendre la direction de l’école de Tapen (ONG le Don du Cœur). Par la suite, j’ai travaillé en tant que gestionnaire de projets pour FRIENDS International, sur la réintégration de jeunes décrocheurs et enfin, j’ai rejoint Water For Cambodia en tant que directeur adjoint – Responsable des opérations.


Qu’est-ce-qui t’a le plus marqué à ton arrivée à l’Ecole du Bayon ? Et qu’est-ce que tu apprécies particulièrement depuis que tu travailles ici ?

L’environnement ! L’Ecole est vraiment située dans un endroit exceptionnel avec ces arbres gigantesques. J’ai aussi été marqué par le fait que tout était fourni aux enfants pour qu’ils puissent étudier dans un cadre satisfaisant (cantine matin et midi, matériel, uniformes…). Je suis très touché par l’ambiance au sein de l’équipe des professeurs et la solidarité des uns envers les autres. Je trouve que les élèves sont aussi très respectueux de l’autorité et des enseignants. Dans l’ensemble, ils ont un comportement plutôt honnête.


Quelle a été ta première réalisation ?

La première chose qui m’a semblé indispensable, c’était de connaître l’historique des élèves et de leurs familles, pour mieux comprendre le projet global de l’ONG. En parallèle, j’ai rapidement pris contact avec les autorités locales (chefs de villages, moines…) pour m’intégrer au mieux. L’école participe dorénavant à un comité inter-écoles qui a lieu une fois par mois.


Comment appréhendes-tu le fait de travailler avec des enfants qui viennent de milieux défavorisés avec des familles qui n’ont souvent, pas la possibilité de les soutenir ?

Il est vrai qu’à l’Ecole du Bayon, nos jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. Pour ma part, j’ai travaillé plusieurs années sur la réintégration des élèves décrocheurs. Je m’appuie donc sur mon expérience mais aussi beaucoup sur l’équipe en place. Nous travaillons avec un comité où l’on convoque les parents des élèves qui ont trop d’absences ou qui ne sont plus investis. C’est parfois très compliqué de faire comprendre à la famille l’importance de l’éducation. Lorsqu’ils prennent du retard et qu’ils deviennent âgés (après le grade 6), c’est délicat car ils cherchent des petits boulots pour soutenir leur famille.


Après huit mois à la tête de l’école primaire du Bayon, peux-tu nous parler de quelques-unes de tes réalisations ?

En premier lieu, certaines choses ont évoluée au niveau des ressources humaines et de la formation. Sothea est devenu responsable administratif et Loan a été nommé responsable de la maintenance. Leurs rôles sont indispensables et je les forme et les pousse à prendre des responsabilités. L’ensemble de l’équipe des professeurs participe dorénavant chaque mois, à des formations qui les aident dans leur méthodologie et la production de leur contenu pédagogique. Ils sont très heureux de s’y rendre. Nous avons aussi mis en place de la formation en interne avec des school demonstration : chaque mois, un professeur passe une demi-journée dans la classe d’un de ses collègues pour s’inspirer des bonnes idées et les implémenter dans sa classe.

D’autre part, nous avons travaillé sur l’environnement et la sécurité. J’ai fait appel aux autorités Apsara pour couper les branches dangereuses des arbres morts et nous avons créé plusieurs espaces avec des fleurs et des plantes.

Enfin, comme je le disais au début, j’ai travaillé pour une bonne collaboration entre les moines de la pagode et les membres de notre équipe. Nous sommes sur leur terrain et il est indispensable d’avancer ensemble pour garantir le futur de notre école.


Une dernière question, comment parviens-tu à maintenir la motivation de tes équipes pendant la crise covid ?

Au début, nous avons divisé les professeurs en deux groupes pour garantir la distanciation sociale. Certains travaillaient de chez eux, pendant que d’autres venaient à l’école pour ranger, décorer les classes et faire le point sur la préparation des leçons. Rapidement, nous avons mis en place des cours à distance pour tous les élèves avec un système de devoirs à faire à la maison. Ils viennent 5 par 5 chercher des documents, qu’ils rapportent la semaine suivante. Ce travail demande une grande organisation de la part des équipes et nous espérons pouvoir rouvrir l’école bientôt.

 

8. Staff ecole primaire + Vantha

Vantha HEM – On the right

 

In November 2019, after a rich and diverse career, Vantha HEM joined the Bayon School as headmaster for the Primary School and he has easily integrated the team. Read on to learn what motivates him and what he has been working on for the last 8 months.


Vantha, can you tell us briefly about yourself?

I am 42 years old and I have one child. I started my career as a school teacher before taking over as headmaster of the Ta Pen School (NGO Le Don du Chœur). I then worked for FRIENDS International as project manager for the reintegration of young dropouts before joining Water for Cambodia as deputy manager and head of operations.


What has struck you the most since arriving in Bayon School? And what do you appreciate the most since starting work here?

Its location! The school is located in a really exceptional place with all these gigantic trees. I have also been impressed by the fact that everything is given to the children to ensure that they can study in a good environment (canteen morning and midday, school supplies, uniform, …). I am touched by the atmosphere within the team of teachers and the solidarity between them. I also find that the pupils show great respect towards authority and the teachers. As a whole, the children are all quite honest.

Ecole primaire 4


What was the first thing you did?

For me, it seemed essential to get to know the children, their background and their families, in order to understand better the global project of the NGO. At the same time, I got in touch quickly with the local authorities (village chiefs, monks, …) to introduce myself. The school now participates once a month in an inter-school committee.


How do you perceive working with children who come from very poor backgrounds & whose families are very often unable to support them?

It is true that the pupils of the Bayon School are, for the most part, left to care for themselves. I worked for several years on the reintegration of young dropouts and so I make use of that experience as well as that of the current Bayon team. We work with a committee which summons the parents whose children miss too much school or who are no longer invested enough in the programme. It can be complicated to get the families to understand the importance of education. When the children fall behind and grow older (after Grade 6), it becomes delicate as they search for odd jobs to help support their family.

2. Ecole en 2019 v4


After eight months as headmaster of the Bayon Primary School, can you tell us about some of your achievements?

Firstly, some things have changed in human resources. Sothea has become the administrative manager and Loan the maintenance manager. Their roles are essential; I am training them and encouraging them to take on more responsibilities. The full team of teachers now takes part once a month in training programmes to help them with their teaching methods and the creation of their curricula; they are all very happy to participate. We have also implemented internal training with « school demonstrations ». Once a month, a teacher spends half a day in the class of a colleague to observe, pick up some good ideas and then introduce them in his/her own class.

We have also worked on the school surroundings and safety. I have requested that the APSARA authorities cut down the dangerous branches of dead trees and we have planted several areas with flowers and plants.

Lastly, as I was saying at the beginning, I have been working on promoting good relations between the monks from the pagoda and our team members. We are on their land and it is indispensable that we work together to ensure the future of our school.

Arbre 2


A last question: how do you manage to keep everybody motivated during the COVID-10 crisis?

At the beginning, we split the teachers into two groups to ensure social distancing. Some worked from home, whilst others came to the school to tidy up, decorate the classes and review the preparation of the lessons. Very early on, we set up distance learning for the pupils with work they could do at home. They come in groups of 5 at a time to pick up documents which they then bring back the following week. This system requires a great deal of organisation by the teachers. We are all hoping that we can reopen the school very soon.

 

Graine de Champions !

Graine de Champions !

Le programme sportif de l’école primaire du Bayon est né début 2018 et s’est rapidement développé depuis 2 ans et demi. Les élèves pratiquent de façon hebdomadaire de multiples sports à l’école et sont engagés durant l’année dans différents matchs ainsi qu’une compétition officielle : le championnat régional inter-écoles. Découvrez les prouesses de nos champions en images !


Afin de compléter le programme classique suivi à l’école primaire du Bayon et dans notre volonté d’une approche pédagogique différente, centrée sur les besoins de l’élève et qui se matérialise également par des cours d’arts, les cours de sport hebdomadaires ont été introduits en février 2018 pour les Grades 2 à 6, avec le recrutement d’un professeur de sport. Ces cours ont été par la suite élargis au Grade 1 à la rentrée scolaire d’octobre 2018. Pour poursuivre ces efforts et proposer à nos élèves un programme sportif de qualité, nous avons aussi augmenté le temps consacré dans l’emploi du temps en 2019-2020 en passant de 40 minutes à 1 heure 20, chaque semaine.

Enfants sur un terrain de foot
Chuon Dorl est notre professeur de sport diplômé et formé notamment par l’association Kampuchea Balopp, qui fait la promotion du sport au Cambodge
Les cours de sports permettent aux élèves de développer des aptitudes qui ne sont pas forcément enseignées dans les autres matières :
  • Esprit d’équipe
  • Confiance et dépassement de soi
  • Goût de l’effort
  • Respect des autres et des règles
  • Esprite d’initiative et de responsabilité
  • Sens de l’engagement.

Ces cours sont aussi un moment pour se dépenser et s’amuser en découvrant différents sports et activités ludiques.


A la rentrée 2018, tous les élèves du primaire ont reçu un uniforme de sport floqué à l’effigie du Bayon (short et t-shirt). Ces uniformes seront renouvelés à la rentrée 2020. L’école du Bayon a de plus consenti de gros investissements pour faire de l’école un endroit adapté à la pratique sportive. Des équipements sportifs ont été installés, notamment des buts de foot et un bac à sable pour l’athlétisme, et du petit matériel sportif a été acheté (plots, chasubles, ballons). Grâce à ces investissements, les élèves peuvent maintenant s’essayer à de nombreux sports : football, volleyball, saut en longueur, saut en hauteur, course à pied.

Enfant qui saute en longueur devant camarades

En 2019, pour la première fois de son histoire, l’Ecole du Bayon a participé au championnat régional inter-écoles, organisé par le Gouvernement et avec de nombreux sports au programme : football, basketball, volleyball, athlétisme. En football, une équipe masculine, une équipe féminine et une équipe mixte se sont engagées dans l’aventure.

En 2020, l’expérience a été renouvelée et encore plus d’enfants ont pu participer à cet événement. Ils étaient 30 inscrits répartis entre l’équipe de football masculine et l’équipe d’athlétisme mixte avec plusieurs disciplines au programme : saut en hauteur, saut en longueur, sprint, course à pied, relais et épreuves mixtes (s’apparentant à un pentathlon). En amont de la compétition, des sessions d’entraînement spécifiques pour nos petits champions ont été organisées, avec entre autres deux matchs de football contre d’autres écoles primaires à l’issue desquels notre équipe est sortie doublement victorieuse.

Enfants qui s'étirent avant de faire du sport

En 2020, l’équipe de football n’a pour la 2ème année malheureusement pas passée le premier tour mais nous n’abandonnons pas et préparons l’année prochaine avec enthousiasme. En athlétisme, pour notre première participation, les résultats ont été excellents, avec notamment 2 podiums et trois 4èmes places :

  • 1er en saut en longueur chez les garçons
  • 3ème en relais féminin
  • 4ème en saut en hauteur chez les filles
  • 4ème en sprint chez les filles
  • 4ème en course à pied chez les filles.

Le championnat inter-écoles est pour beaucoup d’élèves l’unique occasion de faire du sport en conditions réelles de compétition ! C’est un moment de l’année particulièrement attendu par les élèves, au cours duquel ils représentent fièrement les couleurs de leur école. L’engouement et la progression des enfants en si peu de temps confirment l’importance et la réussite des activités sportives proposées à l’école.

Enfants face à face match de foot

Pour l’année scolaire 2020-2021, l’Ecole du Bayon souhaite poursuivre ses investissements dans les équipements sportifs, notamment à travers l’installation d’un terrain de volleyball, la rénovation du bac à sable et l’achat de haies. De plus, nous aimerions inscrire les élèves dans différents sports au championnat inter-écoles, pour donner la chance à plus d’enfants de participer à cet événement. Où évidemment l’objectif sera de participer et de s’amuser… en  tentant de rapporter le plus de médailles possibles !

Éducation par l’Éveil Artistique à l’École Primaire

Éducation par l’Éveil Artistique à l’École Primaire

Gilles, notre artiste au grand cœur est de retour à l’Ecole du Bayon ! Grâce à lui et pour la 5ème année consécutive, 3 semaines ont été dédiées à un projet artistique à l’école primaire avec les enfants. Cette année, réalisation d’une fresque sur le mur de l’infirmerie, création d’un mur végétal et décoration de meubles à chaussures ! On vous en dit plus sur ce fabuleux projet qui a fait l’unanimité pour petits et grands.

Gilles, retraité depuis quelques années et passionné d’art, vient nous rendre visite tous les ans et ce depuis 5 ans, pour faire partager sa passion aux enfants et éveiller leur curiosité.
Ce projet, qui tient particulièrement à cœur à l’Ecole du Bayon, est en parfaite harmonie avec notre volonté de développer une éducation et un apprentissage participatif, liant connaissances théoriques, développement personnel et savoir-être grâce aux différentes activités extra-scolaires récemment mises en place (sport, danse apsara, marionnettes traditionnelles khmères et arts plastiques). Durant 3 semaines, l’ensemble des élèves du grade 1 au grade 6 se sont relayés afin de laisser place à leur imagination, pour un rendu grandiose !
L’année dernière, 3 projets ont été réalisés lors de sa présence : la peinture du mur de la Cantine d’Elodie, la confection de supports de brosses à dents dans l’ensemble des classes, et une magnifique maquette éphémère de l’école primaire faite en cartons recyclés.

des élèves mangent dans une cantine

Cette année, Gilles et nos volontaires ont réfléchi à l’élaboration de nouvelles œuvres, durables dans le temps et intégrées aux murs de l’école. Au programme de cette année : une magnifique fresque réalisée sur le mur de l’infirmerie, la customisation de nos nouveaux meubles à chaussures, et un mur végétal, construit uniquement avec du matériel de récupération. Retour sur ces 3 œuvres.

1) Fresque murale de l’infirmerie :
Pour la 1ère semaine de ce workshop créatif, les enfants ont repeint les murs de l’infirmerie. Ils ont pris plaisir à peindre les dessins réalisés par la talentueuse Sreyleak, ancienne étudiante de la 1ère promotion de l’école de pâtisserie qui travaille aujourd’hui à nos côtés au Coffee Shop. Précision et rigueur furent au rendez-vous pour cette première étape réussie. Et le résultat est superbe, au plus grand plaisir de Jean-Pierre et Michèle, nos deux bénévoles en charge de l’infirmerie de l’école et des projets liés à la santé.

Des élèves peignent une fresque sur un mur

2) Décoration de meubles à chaussures :
Parce que l’entrée des classes avec les dizaines de petites chaussures éparpillées était parfois chaotique… Nous nous sommes dit qu’il était temps d’installer des meubles à chaussures devant toutes les classes. Et Gilles et les enfants leur ont donné vie !

Des élèves se tiennent debout à côté d'un meuble chaussure
3) Mur végétal et matériel de récupération :
Pour finir cet atelier en beauté, volontaires et staff se sont mobilisés pour réunir matériel de récupération en tout genre. Un joli mélange de pneus de vélo et de voiture, noix de coco, bouteilles en plastique et planches de bois. Un peu de bricolage et quelques coups de peinture plus tard… et notre mur végétal crée de toute pièce voit le jour !
Mur végétal
Petits et grands ont pris part à l’action, pour la plus grande joie de tous. Et c’est avec émotion et étoiles dans les yeux que Gilles a quitté l’école et les enfants en pensant déjà aux projets de l’année prochaine.
MERCI GILLES !

 

« SBEK THOM », OU THÉÂTRE D’OMBRES KHMER A L’ÉCOLE DU BAYON

« SBEK THOM », OU THÉÂTRE D’OMBRES KHMER A L’ÉCOLE DU BAYON

Le théâtre d’ombres au Cambodge, Sbek Thom en Khmer, est inscrit, depuis 2008, à l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Il met en scène des marionnettes plus ou moins grandes (pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de haut), fabriquées en cuir de vache ciselé. Considéré comme un art sacré durant la période angkorienne, les représentations de marionnettes n’étaient à l’époque données que lors d’évènements célèbres (nouvel an Khmer, anniversaire du roi et vénération des personnages illustres). Aujourd’hui, le Skeb Thom a dépassé ce cadre purement rituel pour devenir un symbole à part entière de la culture artistique khmère.
A l’Ecole du Bayon, il nous a donc paru essentiel de faire perdurer cette tradition. Et la consolidation de nos cours extra-scolaires fait partie intégrante de ce processus. Après le développement de nos cours de sport, d’arts plastiques et de danse apsara, l’introduction des cours de marionnettes khmères permet de lier histoire, créativité et esprit d’équipe.
Professeur de marionnettes et enfants dans le fond
Découvrez dès à présent Tob Leang, notre nouveau professeur de marionnettes à l’Ecole du Bayon. Tob Leang a été formé à l’histoire et à la fabrication de marionnettes pendant 3 ans chez Bambu Stage, une entreprise sociale basée à Siem Reap qui vise à mettre en valeur le talent de jeunes artistes à travers l’artisanat et la culture traditionnelle khmère. Il rejoint aujourd’hui l’équipe du Bayon pour transmettre son savoir à nos élèves de l’école primaire.
Notre objectif est ambitieux : donner la première représentation de théâtre d’ombres à l’Ecole du Bayon d’ici la fin du premier semestre ! Mais de nombreuses étapes doivent être intégrées avant cette phase ultime.
outils pour fabriquer des marionettes
Première étape de l’apprentissage : appréhender et reconnaître l’ensemble des outils utilisés pour fabriquer les marionnettes. Le « taillage » du cuir est une technique complexe. Les enfants seront en mesure de choisir l’outil le plus adapté à utiliser en fonction de la forme souhaitée de leur marionnette.
Une fois cette 1ère étape acquise, place à la fabrication des marionnettes. Munis d’un piquet et d’un marteau, les enfants apprennent pas à pas à tracer des lignes droites ; s’en suit les premiers tests de réalisation de marionnettes. Sachant que cette pratique nécessite une certaine dextérité et précision de la part de nos élèves, l’équipe du Bayon a convenu que les cours de marionnettes ne démarreraient qu’à partir du grade 2 (7-8 ans).
Students-puppets-1

Une fois les petits pantins fabriqués, il reste encore une étape primordiale à l’accomplissement de notre tâche, et pas des moindres : l’apprentissage du scénario et la mise en scène des marionnettes, pour une future représentation réussie.
Ce scénario, que Tob Leang a longuement mûri avant son arrivée, nécessite beaucoup d’attention et de concentration de la part des enfants : la preuve en image !
Enfants apprenant un script pour spectacle
A l’heure où nous écrivons cet article, les enfants ont avancé à la vitesse de l’éclair, et la plupart des marionnettes sont déjà fabriquées. Pour ce qui est de la représentation finale de fin de semestre… Rendez-vous fin mars !Un grand merci à la Fondation Insolite Bâtisseur – Philippe Romero, qui a contribué au financement de ce nouveau cours complémentaire.
UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS A L’ÉCOLE DU BAYON

UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS A L’ÉCOLE DU BAYON

Une année de plus s’achève à l’Ecole du Bayon… Et à peine terminée, une nouvelle promotion d’étudiantes a rejoint la formation tandis que 19 petites têtes brunes ont rempli les bancs vides de la classe de maternelle. La vie d’une école est ainsi : certains vont de l’avant et laissent la chance à d’autres d’intégrer notre structure. Ça bouge et c’est tant mieux ! Des envies émergent, les idées fusent, les choses se concrétisent, les équipes se motivent et de nouveaux projets voient le jour…

 enfants de maternelle et leur professeure

L’année scolaire 2018/19 avait démarré à l’école primaire avec une grande réforme du système d’enseignement suite aux recommandations apportées par Rodrigo et Anaïs venus réaliser un audit de notre système pédagogique. Un nouveau directeur a été recruté et l’équipe des professeurs a été renouvelée pour favoriser les pleins temps et ainsi des plages horaires disponibles pour mettre en place des cours de soutien pour les élèves en difficultés. Deux bâtiments ont ouvert leur porte : une classe informatique, destinée aux élèves des grades 5 et 6, ainsi qu’une bibliothèque avec plus de 400 références de livres en khmer. Une toute nouvelle cantine ainsi qu’un système de gestion des eaux flambant neuf ont été inaugurés. Ces investissements n’ont été possibles que grâce au précieux soutien de nos sponsors et de nos généreux donateurs. Sans eux, nous n’irions pas aussi loin. Un grand MERCI !

2 personnes posent

Nos étudiants du secondaire ont poursuivi les rencontres métiers mensuelles avec des professionnels qui sont venus présenter leur profession. Créatrice d’une marque de bijoux, RH dans une agence de voyage, comptable dans une ONG, manager dans un hôtel : des métiers divers qui leur parlent et leur permettent de se projeter dans un avenir professionnel finalement pas si lointain. Ils ont aussi eu cette année la chance de participer à un échange interculturel riche en émotions avec des étudiants du lycée français de Singapour.
Les potagers du Bayon n’ont jamais autant produit puisque cette année, la cantine a été alimentée à 80% en légumes produits localement et de façon écologique, dans les jardins des 8 familles impliquées dans le projet. Chaque jour, 25 kg de légumes arrivent en moto, tuktuk ou même en vélo à la première heure pour permettre à nos cuisinières de préparer le repas des 250 élèves qui débutent leur déjeuner dès 11h pour les plus jeunes. Maintenir la motivation des familles est un défi de taille ! Le métier de maraîcher est une entreprise du quotidien et ne permet pas de repos. Nous avons, cette année, équipé chaque famille d’un système d’arrosage automatique, leur permettant de dégager du temps pour d’autres activités : désherber, récolter, traiter les maladies, etc.

agricultrice dans son champ

A l’école de pâtisserie, la cinquième promotion d’étudiantes a permis de remettre un diplôme à 21 jeunes filles parties fin août dernier vers un avenir professionnel sécurisant dans les hôtels de Siem Reap ou de Phnom Penh et/ou dans des boulangeries-pâtisseries en recherche de main d’œuvre qualifiée. Arrivées fin septembre 2018, les étudiantes que nous avons connues ne sont plus les mêmes. Timides, réservées et très peu sûre d’elles en début de formation, elles repartent confiantes et forte d’une compétence qu’elles peuvent et savent mettre en avant. Nous sommes vraiment dupés par leur capacité d’apprentissage en 12 mois seulement !

5ème promotion de l'école de pâtisserie

La nouvelle promotion accueillie fin août 2019 a fait ses premiers pas dans le tout nouveau Bakery Lab que nous venons d’inaugurer et qui va nous permettre de former plus et dans de meilleures conditions.L’Ecole du Bayon avance… Grâce à ses équipes et à ses nombreux et fidèles donateurs qui croient en son projet. Continuons ensemble !

Vous trouverez ici le rapport d’activité de l’année 2018/2019 pour plus de détail sur nos actions.

LES UNIFORMES SCOLAIRES PRODUITS PAR LES MAMANS DU BAYON

LES UNIFORMES SCOLAIRES PRODUITS PAR LES MAMANS DU BAYON

Lors de sa dernière visite, Babeth, notre ambassadrice à Singapour m’avait soufflée l’idée de faire produire les uniformes de nos élèves par les mamans elles-mêmes. Désireuse de m’investir dans un projet sur le terrain au plus près de nos élèves et de leur famille, j’ai décidé de porter ce projet et de le faire naître au sein de l’association.

Atelier de couture et uniformes

Habituellement achetés chez un fournisseur extérieur, nous avons été, à de nombreuses reprises, mécontents de la qualité des uniformes fournis : problèmes de livraison, mauvaise qualité… Au-delà de ces soucis, c’est surtout l’opportunité que représentait ce projet qui a motivé sa mise en place.

Sur le même modèle que les potagers installés dans les familles de nos élèves pour approvisionner la cantine de l’école, l’idée principale est de fournir aux familles un salaire supplémentaire et donc, d’améliorer leurs conditions de vie.

Pour cette année de lancement, nous avons décidé de produire uniquement les uniformes de l’école primaire et d’acheter ceux des étudiants du secondaire et de l’école de pâtisserie à un fournisseur extérieur. L’objectif sera, pour l’année prochaine, de produire l’intégralité des uniformes.

Mère tenant un uniforme à la main

La première étape de ce projet a été le recrutement des mamans « couturières ». Pour ce faire, j’ai demandé l’aide de la personne qui connait le mieux nos familles : Soky, notre assistante sociale à l’école primaire. Elle m’a permis d’identifier les familles qui avaient le plus besoin d’un revenu complémentaire et parmi elles, 3 mamans avec des compétences en couture : Sokheng, Mom et Hai.

Sokheng vit dans une petite maison de tôles dans un village en face d’Angkor Wat avec son mari et ses deux enfants. Sa fille Panha, a 6 ans et entrera en Grade 2 en octobre prochain. Son fils n’a, quant à lui, que 4 mois, et il est très difficile pour elle de le nourrir correctement étant donné qu’elle n’a aucun revenu.

Mère mesurant les uniformes

Mom vit dans une grande maison au bord de la rivière qui traverse l’enceinte des temples d’Angkor. Elle vit avec ses 4 neveux et nièces. Ils sont scolarisés à l’école du Bayon. Elle est la seule personne dans le foyer générant un revenu. C’est donc elle qui est en charge d’acheter de la nourriture et de subvenir aux besoins.

Hai a 3 enfants : ses deux filles sont scolarisées à l’école primaire du Bayon, Sopheak en Grade 5 et Sreyka en Grade 4, et son fils, Kvan, âgé de 3 ans est pour le moment trop jeune pour rejoindre les bancs de l’école.

Ces 3 femmes vivent toutes dans des conditions très précaires et n’ont pas hésité à saisir l’opportunité d’une rémunération. Quand nous sommes allés à leur domicile pour leur proposer de participer à la conception des uniformes, elles ont toutes les trois accepté sans hésitation. Toutefois, leurs compétences étant insuffisantes, il nous a fallu demander l’aide de Lan, une couturière professionnelle.

Maman en train de coudre à la machine

Achat des tissus et accessoires au marché, découpe des tissus à la bonne taille et surtout formation des mamans pour la couture des pièces, Lan est un maillon essentiel dans notre chaîne de production pour cette première année. Vivant elle-même dans des conditions précaires, elle bénéficie ainsi également de ce projet. L’année prochaine, nous ferons en sorte que les mamans prennent en charge toute la chaîne de production.

Pour lancer la conception, nous avons eu besoin d’investir dans du nouveau matériel : une machine à coudre, 3 fers à repasser, une machine spéciale pour la couture des boutons… Heureusement de généreux donateurs nous ont soutenus !
A la date de début septembre, la production suit son cours : nous terminons les uniformes de grades 3, 4, 5 et 6 et nous allons bientôt commencer ceux pour les élèves de maternelle, grades 1 et 2. Objectif = 490 uniformes pour le 1er octobre !

Phorn, le directeur de l’école primaire et Jeanne, notre responsable de collecte, m’apportent une aide précieuse pour le suivi de la production. Nous rendons visite 2 fois par semaines aux 4 femmes investies dans le projet pour s’assurer qu’elles ne manquent de rien et collecter les uniformes produits. C’est très encourageant !

Nous avons tous hâte de voir les élèves dans les uniformes produits par les mamans du Bayon.